Martine Aubry, maire PS de Lille, s'est réjouie jeudi d'un mot, "Enfin !", de la démission du gouvernement d'Emmanuel Macron, une de ses bêtes noires.
"Y a rien à dire". "Enfin ! C'est tout. Y a rien à dire... il y aurait tellement à dire", s'est bornée à déclaré Martine Aubry, qui s'était énervée il y a tout juste un an, en septembre 2015, des déclarations hétérodoxes du ministre de l'Economie. "Macron ? Comment dire ? Ras-le-bol ! Voilà, ras-le-bol !", avait-elle lâché. Interrogée en marge de l'inauguration d'un groupe scolaire dans le quartier très populaire et excentré de Lille-sud, l'ex-première secrétaire du PS a indiqué qu'elle continuerait "à s'exprimer sur le fond comme (elle l'a) toujours fait".
Martine Aubry veut "porter des idées". "Aujourd'hui, ce qui m'intéresse, ce n'est pas de savoir combien il y a de candidats à la primaire de gauche ou de droite, c'est de savoir (...) qui sera celui qui nous dira : 'La France est encore un grand pays, un pays où on peut vivre ensemble dans nos différences, la France peut se développer plus fortement, la France est une terre d'égalité'". "Celui qui portera cela, ce sera le candidat que moi je soutiendrai", a-t-elle ajouté. Et puisque "les primaires, c'est à la fin de l'année, on a le temps. D'ici là j'essaierai de porter des idées". "Montrer qu'une société mixte, socialement, culturellement est possible et qu'on a envie de vivre ensemble, c'est mon projet politique. Qu'il s'applique à la France, à l'Europe ou à Lille, l'important, c'est de faire et de montrer qu'on peut faire quand on veut", a encore affirmé l'ex-numéro deux du gouvernement Jospin.
"Dommage" pour Kanner. Présent à l'inauguration, le ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner, ex-adjoint à la Ville de Lille, a jugé pour sa part "un peu dommage" qu'Emmanuel Macron quitte le gouvernement, "ce n'est pas ma conception du collectif". A la différence de Martine Aubry, il a estimé que "aujourd'hui, François Hollande est le seul qui peut être présent à gauche au second tour" de la présidentielle.