Au micro d’Europe 1 samedi, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez est revenu sur le déconfinement espéré au 11 mai en France. Interrogé sur le retour au travail de millions de salariés et sur la réouverture des établissements scolaires, programmée au 12 mai pour les écoles maternelles et élémentaires, le dirigeant syndical, à dix jours de l'échéance, estime que "beaucoup de questions restent sans réponses".
Des "problèmes juridiques" vont apparaître, selon Philippe Martinez
"Tout le monde a noté que ce sont les plus petits qui vont commencer", commence Philippe Martinez sur Europe 1. "Ce sont ceux qui ne peuvent pas se garder tout seul, alors que les plus grands peuvent rester, on l’imagine, à la maison pendant que les parents peuvent aller au boulot", explique-t-il, rappelant que les lycées ne sont pas sûrs d'être rouverts avant septembre.
Mais ce qui inquiète le plus le patron de la CGT est le volontariat autorisé par le ministère de l'Éducation nationale. Pour lui, cette situation inédite risque de générer des "problèmes de confiance, mais aussi juridiques". "Qu’est-ce qu'il va se passer si des parents ne souhaitent pas envoyer leur enfant à l’école parce qu’ils ont peur ?", s'interroge Philippe Martinez. "L’employeur va leur dire : 'la classe de ton gamin est ouverte, tu reviens au boulot'", prédit-il.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Chômage partiel : la situation des parents clarifiée
> Une nouvelle maladie inflammatoire touchant les enfants liée au coronavirus ?
> A quoi ressemblera le shopping après le 11 mai ?
> Les Français devront partir en vacances près de chez eux
> Pourquoi aller chez le coiffeur coûtera plus cher après le confinement
"Je trouve que le ministre de l’Éducation est très optimiste"
"Est-ce qu’on pourra être licencié par peur d’envoyer son gamin à l’école, parce qu’on restera à la maison ?", continue Philippe Martinez, citant d'autres questions que se posent les salariés. "Dans les communes où les écoles ne vont pas rouvrir, comment ça va se passer ? Et s’il y a plus de quinze enfants par classe, s’il y en a 17 ou 18, comment on va faire ? Quels parents vont être obligés" de récupérer les leurs ?
"Il y a beaucoup de questions qui restent sans réponses et je trouve que le ministre de l’Éducation est très optimiste", conclut Philippe Martinez au micro d'Europe 1.