Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dressé mardi au Sénat un bilan de l'état d'urgence qui, en trois mois, a abouti à 3.336 perquisitions administratives, 344 gardes à vue et l'assignation à résidence de 290 personnes. "Force est de constater que plusieurs mois après les actes terroristes du 13 novembre, ce péril (imminent) n'a pas disparu", a affirmé le ministre, à l'occasion de l'examen au Sénat de la deuxième loi de prorogation de l'état d'urgence pour une durée supplémentaire de trois mois.
578 armes. "Depuis le 13 novembre, 3.336 perquisitions administratives ont été réalisées", permettant la saisie de 578 armes, dont 220 armes longues, 169 armes de poing, 42 armes de guerre et 147 autres armes "qui pour la plupart présentent un caractère de dangerosité élevé", a détaillé Bernard Cazeneuve.
Perquisitions injustifiées. Il a reconnu "certaines perquisitions qui n'ont pas été accomplies avec le discernement qui aurait dû pourtant présider à leur mise en oeuvre ou même à leur choix", citant une perquisition "injustifiée" dans une ferme biologique du Périgord le 24 novembre dernier et une perquisition, le 17 novembre, dans une mosquée à Aubervilliers.
Mandat d'arrêt international. Bernard Cazeneuve a également rappelé que la DGSI, en propre ou avec la Police judiciaire, est chargée du suivi de 216 dossiers judiciaires concernant 1.038 individus pour leur implication dans des activités liées au terrorisme djihadiste. "Parmi eux, 320 ont d'ores et déjà été interpellés et 13 font l'objet d'un mandat d'arrêt international. 199 ont été mis en examen, 153 ont été écroués et 46 font l'objet d'un contrôle judiciaire". 45 mosquées et salles de prière ont fait l'objet d'une perquisition administrative, et 10 ont été fermées, a poursuivi le ministre.