Le chef de file de Générations pour les européennes, Benoît Hamon, a fermé la porte lundi à Lille à une liste commune avec le PS, à partir du moment où ce dernier "reste attaché" au Parti socialiste européen (PSE).
Tant que le PS "reste attaché au Parti socialiste européen... "On nous dit : 'il faut faire une liste commune avec le Parti socialiste (...) Mais à partir du moment où on reste attaché à un parti, au niveau européen, qui propose de continuer à cogérer l'Europe (...) avec la droite européenne ; à partir du moment où on a un candidat à la présidence de la commission (Frans Timmermans, NDLR), qui n'est pas moins libéral que (Jean-Claude) Juncker qui pourtant était conservateur ; tant que cette clarification au niveau européen n'a pas eu lieu et que le Parti socialiste reste attaché à un parti européen qui est le supplétif des conservateurs, il n'est pas possible, pour la clarté des idées qu'on défend, de faire liste commune", a affirmé Benoît Hamon au cours d'un meeting qui a réuni plusieurs centaines de personnes.
Le Parti de Benoît Hamon, Générations, avait participé le 20 décembre à une réunion avec le PS, le PCF et Place publique, à l'initiative de ce petit dernier des partis de gauche, pour rapprocher les uns et les autres à l'approche des européennes de mai 2019. Mais exception faite du PS, chacun semble bien décidé à tracer son sillon et à présenter sa propre liste, au risque de ne pas dépasser le seuil des 5% qui permet de désigner des parlementaires européens.
Pour une "grande alliance de gauche", mais sans le PS. L'ancien candidat à la présidentielle PS a enfoncé le clou à Lille en appelant son auditoire à "(se) libér(er) des partis qui défendent (des) idées en campagne électorale, et ensuite font une politique totalement différente quand ils gouvernent tant l'Europe que la nation". Il a une nouvelle fois appelé à un grand rassemblement citoyen, pour construire, au-delà des jeux d'appareil, une "grande alliance de gauche humaniste, écologiste, féministe, européenne".