Le chef de file de Générations pour les européennes Benoît Hamon a proposé vendredi une "votation citoyenne" en avril, rassemblant les forces de gauche, pour composer une liste commune, proposition immédiatement rejetée par le tête de liste EELV Yannick Jadot.
"Une invitation aux têtes de liste". "On adresse aujourd'hui une invitation aux têtes de listes et aux mouvements politiques, et plus largement à des intellectuels et aux mouvements citoyens pour qu'ils s'inscrivent dans cette votation inclusive pour l'union et qu'ils répondent avant le 22 février", déclare Benoît Hamon dans un entretien au Monde.
"Besoin d'une irruption citoyenne". Il tend notamment la main à La France insoumise, au Parti socialiste, au Parti communiste, à Europe Ecologie - Les Verts (EELV) ou à Place Publique pour cette initiative qui se matérialiserait par un vote physique le 14 avril, ou électronique entre le 7 et le 14 avril. "On a besoin d'une irruption citoyenne, de donner la parole au peuple de gauche, pour arrêter une liste et le programme qui va avec", plaide l'ancien candidat PS à la présidentielle de 2017. Chaque votant choisirait trois listes à qui il donnerait un ordre de préférence. L'issue du scrutin permettrait de panacher la liste finale en conséquence.
Quant à la question du programme que porterait cette liste hétérogène, Benoît Hamon ouvre la possibilité d'un "double vote : à la fois sur les listes et sur les éléments saillants des programmes".
Les électeurs de LFI "sont prêts". "Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont prêts à ce grand rassemblement", veut encore croire Benoît Hamon. "Est-ce que la direction de La France insoumise l'est ? C'est plus compliqué, comme pour tous les appareils", admet-il. Si les leaders des partis de gauche appellent régulièrement au rassemblement, quasiment aucun accord n'est pour l'heure conclu pour le 26 mai.
Jadot préfère "la clarté" à "une unité de façade". Critiquant les "unions de façade" et plaidant "la clarté", Yannick Jadot, tête de liste EELV pour les européennes, a rejeté la proposition de Benoît Hamon. Au moment où "l'Europe va mal (...), ce qu'on me propose en permanence c'est une union de façade à l'échelle française plutôt que la clarté dans le débat européen", a-t-il déploré sur franceinfo. "La politique c'est la cohérence, la sincérité et la clarté. Le sujet c'est pas la vanité, c'est la clarté", a-t-il insisté. "L'écologie c'est pas la gauche. L'écologie veut occuper une place centrale dans le débat politique. L'écologie c'est bien plus que la gauche".