Nicolas Hulot ne se sent pas "en porte-à-faux avec (sa) conscience" après l'évacuation jeudi à Bure des opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires, que le ministre de la Transition écologique avait lui-même combattu par le passé.
Une photo de Hulot est ressortie. "Je n'ai pas l'impression fondamentalement d'être en porte-à-faux avec ma conscience", a assuré Nicolas Hulot, interpellée à l'Assemblée nationale par la députée France insoumise Mathilde Panot. "Je ne vous reconnais plus (…), où est Nicolas Hulot ?", a-t-elle demandé au ministre, en brandissant une photo où il apparaît avec une pancarte disant "Cigéo Bure je dis non!", bien que ce soit interdit par le règlement de l'Assemblée.
Ma collègue @MathildePanot à interpellé le Ministre Hulot sur ses contradictions en lui rappelant son ancienne opposition à #Bure ... Alors aujourd'hui ? Pour ou contre l'enfouissement des déchets à #Bure ? Docteur Nico ou Mister Hulot ? pic.twitter.com/e7mMJclHRs
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 22 février 2018
Une solution "pas entièrement satisfaisante". "J'aurais préféré ne jamais avoir traité ce sujet-là, c'est-à-dire qu'on n'arrive pas à cette situation, avec des déchets ultimes dont personne ne veut", a poursuivi Nicolas Hulot. "Sauf que maintenant je suis aux responsabilités, la seule chose qui a changé, c'est ma fonction, et je ne peux pas faire disparaître ces déchets comme par enchantement." Nicolas Hulot avait assuré en novembre qu'enfouir des déchets nucléaires radioactifs, comme le prévoit le projet Cigéo à Bure (Meuse), n'était "pas une solution entièrement satisfaisante" mais que c'était la "moins mauvaise".
Début des travaux prévu en 2022. Ce projet prévoit d'enfouir à 500 mètres sous terre des déchets nucléaires très radioactifs, ou à vie longue, et il suscite une forte opposition. Le début des travaux est prévu en 2022. "Il faut bien distinguer les oppositions citoyennes, qui sont nécessaires, qui sont légitimes, qui sont pertinentes et qui ont montré très souvent que les raisons d'inquiétude étaient fondées, celles qui sont dans un cadre légal et celles qui sont dans un cadre non légal", a encore argué le ministre de la Transition écologique. "En l'occurrence, là, il y a une question d'ordre public", a-t-il fait valoir.