Face aux revendications corses, Hortefeux rappelle que "la République est une et indivisible"

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L'ex-ministre de l'Intérieur, invité d'Europe 1, estime inacceptable une large partie des revendications des nationalistes corses.
INTERVIEW

Emmanuel Macron sera en Corse mardi. En prévision de cette visite, plus de 20.000 personnes ont manifesté ce week-end, soutenues par des élus LREM. Ils ont mis en avant une résolution solennelle adoptée la veille à l'Assemblée corse, et qui demande que l'île de Beauté "fasse l'objet d'une mention spécifique dans la Constitution". Un vœu que balaye lundi matin Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur, invité de la matinale d'Europe 1. "Il y a une prise en compte de la spécificité qui ne nécessite pas une révision constitutionnelle", estime-t-il.

"Je suis inquiet". "Il y a eu un succès des nationalistes que personne ne peut contester, même si ce succès était peut-être nuancé par la participation puisque moins d'un Corse sur deux s'est mobilisé", rappelle le vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Mais nous devons rappeler une vérité : la République française est une et indivisible, et je suis inquiet quand je vois ces responsables réclamer la co-officialité de la langue corse, citant comme référence la Catalogne", pointe l'élu. "Je suis encore plus inquiet lorsque j'entends l'un des deux leaders dire que la question de l'indépendance ne se posera pas avant dix ans. Mais l'évoquer prouve qu'on l'envisage", déclare encore Brice Hortefeux.

Pas d'amnistie. Alors que la coalition au pouvoir réclame une amnistie pour les prisonniers qu'elle considère comme "politiques", Brice Hortefeux juge qu'il s'agit de "délinquants purs et simples". "Ils réclament le regroupement, mais au-delà l'amnistie d'un certain nombre de prisonniers, qu'ils baptisent politiques, mais qui en réalité sont des délinquants purs et simples, et d'ailleurs avec une très grande ambiguïté sur la situation qu'il souhaiterait pour l'assassin du préfet Erignac", s'agace-t-il. "Ma position est simple : pas d'amnistie peur ceux qu'ils prétendent être des prisonniers politiques et qui ne le sont pas, et l'examen aux cas par cas du rapprochement parce que l'on peut tenir compte d'un certain nombre de situations".

"Le président de la République va sur place, il doit clarifier sa position, lever toute ambiguïté, dénoncer les lignes rouges et en même temps répéter que reconnaître la spécificité ce n'est pas céder des privilèges", ajoute Brice Hortefeux.