La ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé a annoncé la mise en place de "travaux d'intérêt général pour les parents défaillants" et la création d'une commission qui fera des "propositions concrètes" pour "relever les défis de la parentalité".
Une commission destinée à "relever les défis de la parentalité"
"Avec la Première ministre et le garde des Sceaux, nous mettrons en place des travaux d'intérêt général pour les parents défaillants, le paiement d'une contribution financière pour les parents d'enfants coupables de dégradations auprès d'une association de victimes et une amende pour les parents ne se présentant pas aux audiences qui concernent leurs enfants", déclare la ministre dans un entretien à la Tribune Dimanche.
Elle annonce également la création, dès lundi, d'"une commission scientifique, coprésidée par (le pédopsychiatre) Serge Hefez et Hélène Roques (autrice de "Sauvons nos enfants")", avec "des démographes, des magistrats, des pédopsychiatres, des philosophes". Ils auront "six mois pour me faire des propositions concrètes", destinées à "relever les défis de la parentalité d'aujourd'hui", déclare la ministre.
>> LIRE AUSSI - Les employeurs publics s'engagent à mieux accompagner les fonctionnaires dans leur rôle de parent
L'hebdomadaire précise que les principales pistes de réflexion devraient concerner les options permettant d'épauler les parents dépassés, dénouer les conflits familiaux, prendre en charge la violence et les dépendances des jeunes. Le duo, bénévole, sera entouré de médecins, de magistrats et de sociologues, la chercheuse Irène Théry, le pédopsychiatre David Cohen ou encore la juge Alice Grunenwald, ajoute le journal.
"Ça signifie quoi, être des parents ?"
"J'ai une certitude : nous ne pouvons pas nous passer des parents, ni faire sans eux, ni contre eux", dit encore Aurore Bergé, qui entame lundi "un tour de France de la parentalité", avec une première étape près d'Angers. "Il y a clairement un enjeu d'autorité à restaurer, ce n'est ni ringard ni réac de le dire. On voit bien que des parents peuvent être dépassés, déboussolés face aux nouveaux risques : sédentarité, importance grandissante des écrans aussi. Et tous les milieux sociaux sont affectés", déclare la ministre, qui veut "redonner aux parents la place qui leur revient". Ils "ne peuvent pas être les oubliés de nos politiques publiques".
Elle se défend de vouloir "livrer un mode d'emploi, parce qu'il n'y en a pas". "En revanche, nous pouvons accompagner ceux qui se sentent seuls face à des moments de bascule, d'angoisse, ceux qui voient leur autorité disputée par des pseudo-experts qui se déploient sur TikTok", précise-t-elle. Évoquant "ces mères de famille sortant dans la rue, le soir, pour récupérer leurs enfants et les remettre dans le droit chemin" lors des émeutes de fin juin, Aurore Bergé estime que "nous ne pouvons pas nous intéresser à la parentalité uniquement face aux crises".
"Ça signifie quoi, être des parents ? Et où est le second parent, souvent le père ? Les pères ne peuvent pas se résumer à une pension alimentaire. La société a fini par s'accommoder du fait que les femmes assument seules certaines missions auprès des enfants", relève-t-elle.