François Fillon rattrapé par une autre affaire de détournement de fonds publics ? Mediapart établit samedi un lien entre le candidat du parti Les Républicains à l'élection présidentielle, déjà mis en difficulté par les soupçons d'emploi fictif accordé à son épouse Pénélope, et une enquête ouverte par la justice sur les pratiques du groupe Les Républicains au Sénat.
Le site d'investigation évoque des "témoignages et documents comptables" selon lesquels François Fillon a profité d'un "mécanisme clandestin de captation de fonds publics" lorsqu'il était sénateur (entre 2005 et 2007). L'entourage du député de Paris n'a pas souhaité commenter.
François Fillon a bénéficié de fonds publics détournés au Sénat https://t.co/bc70sOsiAypic.twitter.com/2E6Q0WOZei
— Mediapart (@mediapart) 28 janvier 2017
Une enquête... sur des faits postérieurs au mandat de Fillon. "Les sommes siphonnées entre 2005 et 2007 par l’actuel candidat LR à la présidentielle ne dépassent sans doute pas les 25 000 euros mais des juges d’instruction ont d’ores et déjà estimé que le stratagème utilisé, partagé avec nombre de sénateurs UMP entre 2003 et 2014, pouvait relever d’une infraction pénale", précise Mediapart. En décembre, le sénateur Henri de Raincourt a été mis en examen après avoir reçu 4.000 euros mensuels de la part de son groupe, en plus de sa rémunération, entre 2008 et 2011.
Mediapart ajoute que l'enquête ne porte pour le moment que sur des faits postérieurs à 2014, donc après le mandat de François Fillon au Sénat, mais assure que le candidat LR a lui aussi profité de ce qui était qualifié de "ristourne". Selon l'enquête, les sénateurs concernés reversaient (légalement) à leur groupe les montants alloués qu'ils n'utilisaient pas pour la rémunération de leurs assistants... et récupéraient ensuite un tiers de la somme ainsi allouée. Mediapart estime que ces détournements, opérés sur 12 ans par des dizaines d'élus, se chiffrent en millions d'euros.
Dans son édition à paraître, le Journal du dimanche publie d'autres détails sur cette affaire. L'hebdomadaire précise notamment que sept chèques ont été adressés à François Fillon "en provenance d'une caisse noire du Sénat".
#JDD demain : l'autre affaire qui inquiète François Fillon. 7 chèques à son nom en provenance d'une caisse noire du Sénat. Nos révélations pic.twitter.com/tGXGmIbQkQ
— Laurent Valdiguié (@Valdiguie) 28 janvier 2017