En étant nommée à la tête d'un grand ministère englobant le Travail et la Santé, Catherine Vautrin a hérité de l'ultra-sensible projet de loi sur la fin de vie. Fin décembre, Emmanuel Macron a évoqué la présentation d'un texte "en février" après l'annonce "en janvier" d'un plan stratégie décennal sur les soins palliatifs.
Lors de la passation de pouvoir vendredi, Catherine Vautrin a affirmé ne pas oublier "ce grand sujet de la fin de vie", sans en dire davantage. Invitée de La Grande interview Europe 1-CNews ce mercredi, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités a assuré que le gouvernement devra légiférer "d'une main tremblante" mais qu'elle "n'avait pas de difficultés avec ce sujet".
"Notre société a évolué, nous devons accompagner ces évolutions avec prudence"
"Il y a deux éléments. Il y a un premier élément qui est celui des soins palliatifs. Il y a un deuxième sujet, c'est l'aide active à mourir. Là-dessus, je n'ai pas de difficultés personnelles à aborder ce sujet. Évidemment que nous devrons légiférer d'une main tremblante parce que sur des sujets aussi importants que celui-là, comme le disait Montesquieu, il faut être extrêmement vigilant. Pour autant, personnellement, je n'ai pas de difficultés. Notre société a évolué. Nous devons accompagner ces évolutions avec prudence, bien évidemment, là encore avec dialogue et respect", a-t-elle déclaré.
"Nous devrons travailler avec beaucoup d'écoute, beaucoup de réflexion et bien évidemment cadrer les choses", a ajouté la ministre précisant qu'il faudra respecter les convictions de la communauté médicale ainsi que celles des Françaises et des Français.
70 % des Français favorables à promouvoir une aide active à mourir
Selon un sondage de l’Ifop pour le JDD publié en avril 2023, 70 % des Français sont favorables à la proposition de la convention citoyenne de promouvoir une aide active à mourir. La convention citoyenne sur la fin de vie a aussi voté en avril dernier pour la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté.
Quelle sera la position d'Emmanuel Macron sur le sujet ? Le chef de l'État, qui semble indécis, avait affirmé en décembre dernier assumer de "prendre le temps" avant de présenter un projet de loi sur la fin de vie.