Interrogée par Sonia Mabrouk, au sujet de la gestion du fonds Marianne, Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargé de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, a déclaré : "La diffamation prend l'ascenseur et la vérité prend l'escalier".
La gestion de ce "Fonds Marianne pour la République", lancé par la ministre Marlène Schiappa quelques mois après l'assassinat du professeur Samuel Paty, avait fait l'objet de plusieurs signalements à la justice après des articles de presse. A sa création, en avril 2021, ce fonds affichait l'ambition de "financer des personnes et associations qui vont porter des discours pour promouvoir les valeurs de la République et pour lutter contre les discours séparatistes notamment sur les réseaux sociaux et plateformes en ligne", a déclaré Marlène Schiappa à l'AFP.
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Toutefois, fin mars dernier, l'hebdomadaire Marianne et France 2 ont diffusé une enquête conjointe mettant au jour sa gestion opaque. Selon leurs investigations, le principal bénéficiaire du fonds, l'association USEPPM aurait, avec ses 355.000 euros de dotation, seulement alimenté un site internet et des publications peu suivies sur les réseaux sociaux.
Quelque 120.000 euros ont aussi été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants. Le site Mediapart a ensuite révélé que plusieurs personnalités de gauche avaient été dénigrées dans des contenus mis en ligne par une autre structure bénéficiaire du fonds, "Reconstruire le commun", qui a obtenu 330.000 euros. Depuis, le parquet national financier (PNF) a ouvert jeudi une information judiciaire sur des soupçons de "détournement de fonds publics" dans la gestion du fonds Marianne.
"J'ai été diffamé dans cette affaire"
La Secrétaire d’État a contesté toutes les accusations de détournement au micro d'Europe 1 : "Il y a encore quelques semaines, certains faisaient des tweets ou même des titres d'articles sur des informations sur la base d'informations non vérifiées, avec des dépêches mal écrites et vite recopiées dans lesquelles on m'accusait de détournement. Il est démontré aujourd'hui que je n'ai aucun ami parmi aucun lauréat du fonds Marianne. C'est balayé. Je n'ai pas pris le moindre centime d'euros. J'ai été diffamé dans cette affaire".
Elle a également salué le travail de la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire du fonds Marianne. Elle conteste également les accusations dénonçant une opacité autour de structures choisies par le fonds, des montants alloués, des contenus défavorables aux opposants.
"Pas du tout. Je veux répondre à cela. D'ailleurs, ça a été démontré sur les contenus défavorables. On accuse une association d'avoir fait des vidéos contre madame Hidalgo. Il est démontré que cette association a fait aussi des vidéos contre monsieur Véran, contre monsieur Darmanin, contre le Président la République et même contre moi même. Donc il n'y a pas de commande politique pour critiquer Anne Hidalgo", déclare-t-elle.
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"Ce sont des vidéos sur l'esprit critique des jeunes qui critiquent l'ensemble de la classe politique, incluant moi même. Donc on voit à quel point c'est ubuesque cette accusation. Je n'en suis pas à payer des associations pour qu'elles me critiquent !", poursuit Marlène Schiappa.
Elle est également sur les accusations d'opacité : "Il y a une décision du CIPDR de ne pas rendre publiques les associations lauréates pour les protéger car quand on prend la parole sur les questions de lutte contre la radicalisation, sur les questions de laïcité, on est très souvent menacé, voire menacé de mort. Et donc le CIPDR avait décidé de ne pas rendre publique la liste de ces associations", conclut-elle.