François Fillon qualifie de "cohabitation" la période lorsqu'il était à Matignon et Nicolas Sarkozy à l'Élysée (2007-2012) et dit avoir proposé sa démission "à deux ou trois reprises", dans un documentaire qui doit être diffusé mardi sur France 2.
L'ancien Premier ministre s'exprime pour la première fois à la télévision depuis son échec à la présidentielle de 2017 dans ce documentaire, Ve République, au coeur du pouvoir, à l'occasion des soixante ans de la Constitution, réalisé par Gabriel Le Bomin et co-écrit avec Patrice Duhamel, mais n'évoque pas l'affaire d'emplois fictifs présumés concernant sa famille pour laquelle il est mis en examen.
"On a trouvé un assez bon équilibre". À propos de ses débuts à Matignon, "ça fait partie des moments difficiles dans la relation entre Nicolas Sarkozy et moi, ça fait partie des moments où à deux ou trois reprises, je lui ai proposé ma démission mais, paradoxalement, c'est les premiers mois de cette cohabitation entre le président de la République et moi qui ont été difficiles", raconte François Fillon.
"Et, au fur et à mesure du temps, les crises passant, le temps passant, on a trouvé un équilibre qui était peut-être pas très visible de l'extérieur, mais qui finalement était un assez bon équilibre", poursuit-il.
"C'est le quinquennat des présidents, pas des Premiers ministres". L'ancien président explique pour sa part qu'il avait été "très frappé de Jacques Chirac disant : 'J'ai demandé à mon Premier ministre Jean-Pierre Raffarin de mettre tout en oeuvre pour réduire le chômage'. (...) Moi, je ne me voyais pas voir les Français et leur dire : 'J'ai demandé à François Fillon de faire ceci ou de faire cela'", se défend-il.
"Je l'ai fait ou je l'ai pas fait. Je l'ai réussi ou je l'ai échoué. Mais on est élu pour faire, pas pour dire qu'on va faire. C'est le quinquennat du président, c'est pas le quinquennat des Premiers ministres", théorise-t-il encore.
Sur la durée du quinquennat, les relations ont souvent été compliquées entre François Fillon et Nicolas Sarkozy, lequel avait notamment fait grincer des dents en qualifiant son Premier ministre de simple "collaborateur".