J-6 avant le second tour du scrutin. Qui de Fillon ou de Juppé remportera le second tour de la primaire de la droite dimanche prochain ? Si les deux candidats sont membres du même parti politique, ils se distinguent sur différentes mesures. A partir d'un socle commun, les finalistes de la primaire de la droite, François Fillon et Alain Juppé, s'opposent surtout sur le degré de libéralisme économique, l'immigration et l'attitude envers la Russie. Tour d'horizon de ce qui rassemble et oppose les deux candidats.
Les points de convergence
Sur ces points-là, pas de différences entre les deux candidats : Alain Juppé et François Fillon souhaitent allonger l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans, Alain Juppé précisant que cela interviendra d'ici à 2026. Ils réduiront tous deux les allocations chômage, par une dégressivité dans le temps pour Alain Juppé, un plafonnement avec une dose de dégressivité pour François Fillon. Ils veulent également durcir la politique pénale et construire des places de prison (16.000 pour François Fillon, 10.000 pour Alain Juppé).
- Emplois publics : une purge mais quelle purge ?
Les deux hommes veulent réduire les dépenses publiques (de 100 milliards d'euros en cinq ans pour Fillon, de 85 à 100 milliards pour Juppé), avec l'objectif d'un équilibre budgétaire à la fin du quinquennat et un outil : la réduction du nombre d'emplois publics, actuellement de 5,5 millions. Mais ils divergent sur l'ampleur de cette baisse : de 500.000 en cinq ans grâce à l'augmentation du temps de travail des fonctionnaires à 39 heures pour Fillon, de 200.000 à 300.000 en cinq ans grâce à des départs en retraite non remplacés pour Juppé.
- Fiscalité : augmentation de la TVA, mais de combien ?
Alain Juppé et François Fillon veulent réduire impôts directs et cotisations, sur les entreprises et les ménages, avec notamment la suppression de l'ISF (Impôt de solidarité sur la fortune), la hausse du plafonnement du quotient familial, la réduction progressive de l'impôt sur les sociétés. En compensation, ils veulent relever la TVA : de deux points pour Fillon, afin de compenser la suppression de la cotisation salariale maladie, d'un point pour Juppé pour compenser en partie la réduction des cotisations des entreprises destinées aux allocations familiales.
- Fin des 35 heures : quelle durée du travail ?
Les deux candidats à la primaire de la droite veulent supprimer les 35 heures et laisser aux entreprises le soin de négocier le temps de travail. Alain Juppé maintient toutefois, à défaut d'accord, une durée légale, à 39 heures, tandis que François Fillon supprime cette notion dans le secteur privé, laissant juste dans la loi la durée maximale de 48 heures.
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Les points de rupture
- Moscou et la guerre en Syrie
Partisan de la fin des sanctions économiques contre la Russie, François Fillon estime qu'il n'y a pas "d'autre choix que de nous tourner vers les Russes et le régime syrien pour éradiquer les forces de l'Etat islamique". Critiquant "la fuite en avant" de la Russie en Syrie, Alain Juppé juge pour sa part qu'il "n'y aura pas de retour à la paix en Syrie avec Bachar al-Assad".
- Immigration et droit du sol
Les deux finalistes de la primaire proposent des quotas d'immigration et une réforme du regroupement familial. François Fillon propose que le droit du sol (un jeune étranger né et élevé en France devient français à sa majorité) ne soit plus automatique : la nationalité ne serait accordée qu'à la demande du jeune. Alain Juppé maintient le "droit du sol" automatique si au moins un des parents était en situation régulière à la naissance de l'enfant. François Fillon veut supprimer l'aide médicale d'Etat (AME), destinée aux étrangers sans papiers, alors qu'Alain Juppé veut la limiter aux cas d'urgence. François Fillon est pour une loi anti-burkini, AlainJuppé contre.
- Fichés S : rétention en débat
Alain Juppé est "tout à fait favorable" à des centres de rétention pour les individus "fichés S" par les services antiterroristes, à condition que l'internement soit décidé par un juge. François Fillon refuse quant à lui cette idée et veut s'en tenir à "l'application stricte du code pénal".
- Mariage gay : garder ou réécrire
Alain Juppé ne reviendrait pas sur la loi Taubira instaurant le mariage homosexuel. En revanche, François Fillon envisage sa réécriture sur l'adoption pour éviter que la loi considère "qu'un enfant est fils ou fille, de manière exclusive, de deux parents du même sexe".
