L'ancien président François Hollande a appelé jeudi "les Français à voter pour Emmanuel Macron" au second tour de la présidentielle le 24 avril, au nom de la "cohésion de la France" et de son "avenir européen". "L'essentiel, c'est la France et sa cohésion" et "son avenir européen" alors que la candidate du RN Marine Le Pen "remettrait en cause nos principes" et "nos valeurs", a déclaré l'ancien dirigeant socialiste, invité du 20h de TF1.
"Le Pen considère que Poutine est un allié possible", juge Hollande
Selon l'ancien chef de l'Etat, au pouvoir de 2012 à 2017, Marine Le Pen "envisage de changer le quart de la Constitution française" sur les questions de "nationalité, de discriminations" et "d'identité". Au niveau européen, "tout ce qu'elle propose serait une occasion pour nos partenaires de dire 'vous devez sortir'" de l'Union européenne, avec des "conséquences sur l'euro", a-t-il ajouté.
François Hollande juge enfin que l'élection de la candidate d'extrême droite remettrait "en cause le système d'alliances" de la France "dans l'Otan" et le "lien très fort avec nos partenaires". "Marine Le Pen considère que la Russie de Vladimir Poutine, celui qui massacre en ce moment en Ukraine, est un allié possible", a-t-il dénoncé.
Le discours de Mélenchon "insuffisant"
Dans une allusion à l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, François Hollande a estimé que "dire simplement 'pas une seule voix pour Marine Le Pen' est insuffisant". "Quelles que soient les réticences, les colères et les réserves que beaucoup peuvent avoir, c'est le vote Macron qui permet que Marine Le Pen ne gagne pas", a-t-il insisté.
A destination de l'électorat de gauche, "des gestes (du président sortant Emmanuel Macron) sont attendus. Le premier, c'est une attitude, un comportement, le sens du dialogue, de l'apaisement, de la considération", a réclamé l'ancien président. "Et puis sur la question de la retraite, de savoir qu'il n'y a pas de projet qui est ficelé d'avance, qu'il y aura la rencontre avec les partenaires sociaux, (une) consultation des forces vives, des citoyens s'il le faut", a-t-il encore plaidé.
Emmanuel Macron a été secrétaire général adjoint de l'Elysée puis ministre de l'Economie lors du quinquennat de François Hollande. Il avait claqué la porte du gouvernement fin août 2016 pour se lancer dans l'aventure présidentielle de 2017. Depuis, François Hollande a souvent critiqué sa politique. Mardi, un autre ancien président, Nicolas Sarkozy, avait appelé à voter Emmanuel Macron, selon lui "le seul en situation d'agir"