François Hollande a expliqué dimanche soir sur France 2, après avoir raconté ses souvenirs de la soirée des attentats du 13 novembre, qu'il n'avait "pas encore" retrouvé sa liberté de parole mais qu'il restait "attentif à tout".
Pas encore totalement libre. "Ai-je retrouvé ma liberté de mouvement ? Pas vraiment, la sécurité pèse encore. La liberté de parole ? Pas encore. La liberté de disposer de mon temps ? Oui. Comme président il y a une presse de l'urgence et une contrainte d'agenda, aujourd'hui j'ai moins la pression et plus la contrainte, mais je reste attentif à tout", a-t-il dit.
Récit du 13-Novembre. Auparavant, interrogé par Michel Drucker, l'ancien président a raconté comment, alors qu'il se trouvait dans les tribunes du Stade de France, il a entendu les détonations et tout fait pour éviter une panique potentiellement dramatique. "Au Stade de France, quand claque la première détonation, nous ne savons pas si c'est un attentat. Il en faut une deuxième pour avoir la certitude qu'il s'agit d'une attaque terroriste. A la mi-temps, je me renseigne sur ce qui se passe à l'extérieur du stade et, déjà, sur les terrasses et au Bataclan. Il m'est dit que nous sommes sur une opération d'envergure. Toute mon attention est de ne pas créer de panique au stade et je donne la consigne de ne pas bouger, que personne ne laisse croire que nous avons un risque pour tout le public. Nous avons en cet instant-là, en prenant cette décision de rester, sûrement sauvé des vies", se souvient-il.
Il se rend ensuite au Bataclan où l'assaut a été donné. "Je ne suis pas rentré, car je considérais que ce n'était pas ma place mais celle des soignants (…) mais j'ai été à la porte du Bataclan et j'ai vu sortir des femmes, des hommes, hagards, j'ai vu la détresse, la peur, le soulagement (…), ce sont des images qui ne s'effaceront jamais, la responsabilité qui devait être la mienne : assurer la cohésion nationale, décider une intervention en Syrie et en Irak".