C'est un pavé dans la mare qu'a lancé mercredi soir Gabriel Attal sur le plateau du 20H de TF1. En annonçant une nouvelle réforme de l'assurance chômage qui réduirait la durée d'indemnisation des chômeurs, le Premier ministre a provoqué une levée de boucliers des syndicats, mais aussi des politiques.
Marine Le Pen, pour le RN, estime qu'il s'agit de "faire les poches des Français pour renflouer les caisses de l'État" tandis que Jean-Luc Mélenchon, pour la France insoumise, parle de "cynisme et de cruauté". En déplacement à Rambouillet, dans les Yvelines, ce jeudi, le chef du gouvernement a contre-attaqué et répondu à ses détracteurs, en mettant tout d'abord les deux oppositions dans le même sac.
"Extrême droite, extrême gauche : même combat contre le travail"
"Monsieur Mélenchon et Madame Le Pen, sur les questions de travail et de social, c'est un seul et même parti. Extrême droite, extrême gauche, même combat contre le travail. Une forme de parti du 'tout allocation", a-t-il déclaré. Des propos qui s'inscrivent dans une stratégie visant à décrédibiliser le RN.
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Quand Marine Le Pen dit voir "une escroquerie" dans cette nouvelle réforme de l'assurance chômage, Gabriel Attal réplique : "Le fait que partout en France, les entreprises, les commerçants, les artisans et les PME vous disent qu'ils cherchent à recruter, qu'ils ont des offres d'emploi pour se développer et qu'à côté, on reste avec plus de 7% de chômage, pour eux ce n'est pas un problème. Nous, on assume de dire qu'il faut inciter davantage à la reprise d'emploi. Pour Monsieur Mélenchon et Madame Le Pen, le fait qu'il y ait des gens qui restent dix ans au RSA sans être suffisamment bien accompagnés pour retrouver un emploi, c'est normal. Nous, on dit que ce n'est pas normal".
Une manière de dénoncer l'ambiguïté du RN, qui cherche à convaincre les entrepreneurs, et d'instiller le doute chez les électeurs de droite tentés de voter pour Jordan Bardella aux élections européennes.