Le Premier ministre, Gabriel Attal, "ne croit pas" que son ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui a connu récemment de vives tensions avec l'exécutif au sujet du budget, ait une ambition présidentielle. "Il est ministre des Finances chargé des comptes, c'est normal qu'il nous rappelle le besoin impérieux d'être sérieux avec l'argent des Français. La chance qu'il a, c'est qu'il a à Matignon un Premier ministre qui a été son ministre délégué au Budget et qui est donc parfaitement conscient de ces enjeux", a affirmé Gabriel Attal vendredi soir (samedi matin, heure de Paris) devant plusieurs journalistes, en marge d'un déplacement au Canada.
"Je ne crois pas (qu'il ait une ambition). Ce sont des questions qui sont importantes mais je ne fonderais pas une ambition politique personnelle que sur ces sujets-là" de politique budgétaire, a ajouté le chef du gouvernement. "Pour emmener les Français, enthousiasmer un pays et préparer une campagne, le débat de savoir s'il vaut mieux 5,1%, 5% ou 4,9% c'est bon...". "Chacun fait ce qu'il veut", mais "il y a plein de sujets dont il faut parler", a-t-il poursuivi.
Edouard Philippe "officiellement candidat" selon Gabriel Attal
Gabriel Attal avait assuré jeudi depuis Ottawa que le budget était "tenu", après une révision des prévisions sur le déficit qui atteindra encore 5,1% du PIB en 2024 et nécessitera de trouver 10 milliards d'euros supplémentaires d'économies cette année, pour un retour à un déficit à 2,9% en 2027. Il rejette, comme le président de la République Emmanuel Macron, l'idée de passer par un projet de loi de finances rectificatif (PLFR) pour 2024, suggéré par Bruno Le Maire mais susceptible d'ouvrir la voie à une motion de censure de l'opposition.
Gabriel Attal a aussi fait observer qu'il y avait "pléthore" de "gens dans la majorité qui se projetaient sur 2027, qui parlent de 2027, qui disent 'je n'exclus rien, je serai disponible pour les Français, l'élection de Le Pen est probable'". Comme l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, à ses yeux "officiellement candidat".
Pour sa part, le chef du gouvernement "revendique le droit à ne pas (se) prononcer sur le sujet" de la présidentielle. "Moi je n'ai jamais parlé de 2027 mais pourtant j'ai l'impression que je suis celui qu'on vient le plus chercher sur cette question-là", a-t-il toutefois noté.