Gérald Darmanin, Eric Dupond-Moretti et Gabriel Attal participent ce vendredi à des Assises de la sécurité en Guyane. Cette région d'outre-mer est en proie à la délinquance, l'ultra-violence, l'immigration et le trafic de drogue. Face à ces phénomènes, la justice guyanaise est débordée. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a annoncé la création d'une brigade spéciale d'urgence au sein de la cour d'appel de Cayenne.
"J'ai peur de me faire braquer"
Cette brigade sera mise en place dès le mois de janvier prochain. Sept magistrats supplémentaires se relaieront tous les six mois. Un appel d'air pour cette juridiction qui cumule plus de 6.000 dossiers en attente. Néanmoins, il n'est pas certain que cette mesure réponde totalement aux attentes des Guyanais. Ils espèrent plus de sécurité, notamment dans la rue.
"Il y a des problèmes de sécurité. Par exemple, si je sors avec une chaîne en or, j'ai peur de me faire braquer. Il faudrait qu'il y ait plus de personnes qui assurent notre sécurité dehors", explique Krystal, une collégienne guyanaise de 14 ans au micro d'Europe 1.
53% de la population sous le seuil de pauvreté
Sur le papier, la Guyane est plutôt bien fournie en matière d'effectifs avec 49 policiers et gendarmes pour 10.000 habitants contre 31 en métropole. Malgré tout, ce chiffre est insuffisant pour faire face au phénomène des mules, ces femmes chargées de transporter la drogue en ingérant des boulettes de cocaïne. Selon un policier de la BAC de Cayenne, elles sont de plus en plus jeunes : "Le phénomène mule en Guyane, on pourrait le comparer avec les guetteurs en métropole. Des jeunes qui ne vont plus à l'école parce qu'ils gagnent beaucoup d'argent à faire le guet à l'entrée des cités. Le profil des mules est atypique mais il y a beaucoup de très jeunes pour engorger le système".
>> LIRE AUSSI - Cocaïne : comment une centaine de «mules» tente chaque jour de relier Cayenne et Paris
La situation sécuritaire dépasse largement la seule action des forces de l'ordre. En Guyane, 53% de la population vit sous le seuil de pauvreté.