Le ton est doux mais les mots sont durs. Gérard Collomb, ancien ministre de l'Intérieur démissionnaire en octobre dernier, a dressé un bilan sans complaisance des débuts de Christophe Castaner, qui lui a succédé place Beauvau. "Il peut commettre un certain nombre d'erreurs et il faut qu'il fasse attention", a-t-il lancé jeudi matin, sur Europe 1.
"On n'est pas obligés de communiquer tous les jours"
Une allusion claire aux propos tenus par Christophe Castaner lors de l'intrusion dans l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le 1er mai dernier. Le ministre de l'Intérieur avait alors parlé d'"attaque" et dénoncé des violences, avant de revenir sur ces paroles erronées. "Lorsque vous êtes au ministère de l'Intérieur, tout pèse", a doctement rappelé Gérard Collomb au micro d'Audrey Crespo-Mara. "Si vous faites une réflexion hasardeuse, cela renforce la tendance 'gilets jaunes'. Il faut faire attention à être totalement inattaquable." Et "l'ancien" de conseiller au nouveau d'arrêter de trop parler ou de trop tweeter : "On n'est pas obligés, lorsqu'on est ministre de l'Intérieur, de communiquer tous les jours."
Gérard Collomb en a aussi profité pour défendre son propre bilan, qu'il estime excellent, notamment à Notre-Dame-des-Landes. "Nous avons fait attention, à l'époque, à ce que la situation soit gérée au plus près possible, en prenant toutes les précautions pour éviter, par exemple, l'affaire de [Sivens]", durant laquelle un manifestant avait été tué par une grenade tirée par la gendarmerie. Cela n'avait cependant pas empêché des heurts à Notre-Dame-des-Landes, ainsi que des critiques sur le maintien de l'ordre et l'évacuation de la ZAD.