Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dit mardi souhaiter que la justice poursuive l'une des personnalités des "Gilets jaunes", Eric Drouet, qui a appelé à un "soulèvement sans précédent" après la blessure à l’œil d'un de ses proches. Après avoir appris la blessure à un œil samedi d'une figure du mouvement social, Jérôme Rodrigues, le groupe "La France colère !!!" créé par Eric Drouet a décrété dans un communiqué "l'état d'urgence du peuple" et "appelé à un soulèvement sans précédent par tous les moyens utiles et nécessaires pour que plus personne ne soit victime de ces blessures de guerre".
"Infraction pénale". "C'est un appel à l'insurrection. C'est quoi 'tous les moyens utiles et nécessaires' ? Les boules de pétanque jetées sur les policiers, c'est déjà fait. Les pavés, c'est déjà fait. Les cocktails Molotov, c'est déjà fait", a affirme Christophe Castaner sur BFMTV. "Cette dernière déclaration relève à mon sens de l'infraction pénale. Nous ferons ce qu'on appelle un article 40 pour que le procureur décide s'il veut poursuivre ou pas. Vous vous rendez compte qu'il appelle à utiliser de nouvelles armes alors qu'aujourd'hui il y a des cocktails Molotov ?", a lancé le ministre.
Jérôme Rodrigues, blessé gravement à l’œil samedi lors d'une manifestation à Paris, affirme avoir subi un tir de lanceur de balles de défense (LBD). L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", a été saisie.
"S'il y a faute, elle sera sanctionnée". "Pour l'accident dont a été victime Jérôme Rodrigues, ce que je sais c'est qu'il y a eu l'envoi d'une grenade de désencerclement et qu'à ce moment-là, il a été blessé. Il y a débat, il y a une enquête", a-t-il déclaré, précisant que cette grenade "a été envoyée conformément aux usages, (...) ce qu'on appelle l'envoi au sol". "C'est le seul fait constaté", a-t-il ajouté, disant attendre "tous les éléments de l'enquête". "Sur un sujet aussi grave, il faut faire confiance à l'enquête, et l'enquête ne se fait pas à coup de conférences de presse ou de fuiteS dans la presse", a-t-il affirmé. "S'il y a faute, elle sera sanctionnée", a-t-il ajouté.
Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nunez a affirmé dimanche qu'il n'y avait "aucun élément" permettant d'affirmer que Jérôme Rodrigues avait été touché par un tir de lanceur de LBD.