Le mouvement des "gilets jaunes" "est devenu le fait d'agitateurs qui veulent l'insurrection et, au fond, renverser le gouvernement", a estimé vendredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Mais celui-ci est "prêt à discuter avec des gens sincères qui ne font pas d'instrumentalisation politique de la difficulté que connaissent nos concitoyens", a-t-il ajouté à la sortie du premier Conseil des ministres de l'année.
Ceux qui "restent mobilisés" sont "engagés dans un combat politique". Après les "réponses concrètes et rapides" apportées par l'exécutif aux revendications sur le pouvoir d'achat, "ceux qui restent mobilisés" sont engagés "dans un combat politique", a déploré Benjamin Griveaux. Ils "ne veulent pas participer au 'grand débat national'", a estimé le porte-parole, appelant les Français au contraire à "y participer activement et à faire entendre leur voix". "Le grand débat national ne doit pas être un grand déballage ni une volonté de rejouer l'élection [de 2017], mais un moment de dialogue nourri à l'issue duquel se formuleront des propositions."
Interrogé pour savoir si la fermeté à l'égard des "gilets jaunes" toujours mobilisés ne risquait pas de radicaliser le mouvement, il a répondu : "La loi, rien que la loi, toute la loi, et si certains ont des problèmes avec le respect de la loi, ce sont effectivement les personnes les plus radicalisées", a-t-il souligné, évoquant "quelques-uns qui sont habitués des plateaux télés". Quant à Éric Drouet, médiatique et controversé "gilet jaune" interpellé mercredi soir près des Champs-Élysées, Benjamin Griveaux a estimé qu'"il n'est pas au-dessus des lois".
"Nous devons aller encore plus loin dans le changement". Par ailleurs, il a expliqué que lors du Conseil des ministres, le président était "revenu sur trois reproches qu'il nous faut entendre : le fait que les choses n'aient pas réellement changé pour beaucoup de nos concitoyens (...), le fait qu'il est indispensable de redonner du sens dans un monde où il faut lutter pour ne pas céder à l'immédiateté du moment, et le fait que nous devons aller encore plus loin dans le changement, et être plus radicaux dans notre manière de faire", a ajouté Benjamin Griveaux.