Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a appelé lundi soir "solennellement" les "gilets jaunes" au respect du "principe de la libre circulation" et averti que les déblocages menées par les forces de l'ordre allaient se poursuivre. "Je demande solennellement, mais fermement, à ceux et celles qui veulent manifester de continuer à manifester s'ils le veulent, mais sans chercher à bloquer et à atteindre la liberté de chacune et chacun", a déclaré le ministre lors d'un point presse.
27.000 participants à des actions, lundi. "Les opérations de déblocage vont donc se poursuivre dans les heures qui viennent", a-t-il ajouté, précisant avoir demandé aux préfets et aux forces de l'ordre de "veiller à dégager systématiquement, mais méthodiquement, sans confrontation, les dépôts pétroliers et les sites sensibles".
Selon un décompte du ministère, le seul disponible pour évaluer ce mouvement qui se veut apolitique et asyndical, 27.000 personnes ont participé lundi à des actions. Une "mobilisation en décrue", a insisté le ministre, en se référant au pic de 290.000 manifestants samedi.
528 blessés, dont 17 grièvement. Selon un bilan actualisé, les manifestations depuis samedi ont fait un mort et 528 blessés, dont 17 grièvement. Christophe Castaner n'a pas précisé les circonstances ni la nature des blessures. Dans la Drôme, "une personne est depuis ce matin entre la vie et la mort : un motard qui a pris la route à contresens et un camion est arrivé", a ajouté le ministre.
Quand un "gilet jaune" appelle à lever les barrages
Une des porte-paroles des "gilets jaunes" dans la Loire a lancé lundi un appel à lever les barrages routiers et à viser des lieux symboliques de l'État, jugeant qu'il y avait eu "trop d'accidents et de victimes". "Les gens en ont ras-le-bol des 'gilets jaunes'. On est en train de se mettre tout le monde à dos (…). Si on continue, on va tous se taper dessus", a estimé Marie Gallien sur la radio locale ligérienne Activ Radio. Estimant qu'il y avait eu "trop d'accidents et de victimes", la jeune femme s'est dite "désolée pour tous les soucis causés", ajoutant qu'il faut "rester soudés, solidaires et qu'on arrête d'embêter les gens qui vont au boulot". La porte-parole préconise de "changer de stratégie" dès mardi et de "viser le gouvernement en menant des actions ciblées sur des administrations, des centres des impôts, des raffineries".