Le président français Emmanuel Macron a affirmé dimanche au Caire qu'il tirerait "des conséquences profondes" du "grand débat", censé résoudre la crise née de la contestation des "gilets jaunes", qui ne se traduira pas seulement par des "mesures techniques".
"Une nouvelle étape de la transformation du pays". "Je prends très au sérieux ce moment que nous vivons. Je ne sais pas aujourd'hui ce qu'il donnera. Ce que je sais c'est que j'en tirerai des conséquences profondes", a déclaré le chef de l'État au cours d'une rencontre avec la presse au premier jour de son voyage en Égypte. "Des convictions vont se forger dans les prochaines semaines et mois, qui impliqueront des décisions très profondes dans différents champs, pas uniquement telle ou telle mesure technique. Je le vois comme une nouvelle étape de la transformation du pays", a-t-il ajouté.
"Donner un cadre aux colères et contestations". "Notre pays a besoin de calme et de réflexion", a aussi estimé le président au lendemain de nouveaux rassemblements des "gilets jaunes", même si la mobilisation a été plus faible qu'au début du mouvement avec environ 22.000 manifestants dans toute la France. "L'objectif du grand débat est de donner un cadre aux colères et contestations. Lorsque les colères se coagulent et deviennent un prétexte à des violences, on ne construit rien en démocratie, on fragilise, on s'affaiblit", a-t-il expliqué au Caire.
Emmanuel Macron aura dans les prochains jours deux nouveaux rendez-vous dans le cadre du grand débat. Il se rendra jeudi dans un lieu qui n'a pas été indiqué et débattra vendredi avec des élus d'Outre-mer, a indiqué l'Élysée.
“La facilité eut été de renoncer. La crise que nous vivons vient de plus loin. C’est pas ce qui a été fait depuis 18 mois qu’il faut détricoter. Si j’avais la réponse dans la poche je l’aurais déjà sortie » (Macron) #giletsjaunes#macronegypte@Europe1
— Jean-Rémi Baudot (@jrbaudot) 27 janvier 2019
La délibération "plus féconde" que le référendum. Le président a plaidé en outre pour la mise en place d'"une forme plus délibérative de la démocratie" en France, qui "est une société très politique". La délibération est, selon lui, "plus féconde" que le recours au référendum, qui "déchire". "Il y a quelque chose à inventer ensemble" pour "innover sur beaucoup de sujets", et non pour "détricoter ce qui a été fait en 18 mois" depuis le début du quinquennat, a précisé le chef de l'État, qui s'est déclaré hostile à une remise en cause de la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). "Il faut sortir" de la crise "par une redéfinition du projet français et du projet européen", a-t-il conclu.