François Bayrou ne sera pas ministre de Gabriel Attal. Le président du MoDem l'a signifié mercredi à l'AFP, levant la principale inconnue d'un remaniement sans cesse repoussé, et qui doit compléter un gouvernement formé il y a près d'un mois.
"Une différence d'approche"
"Il y avait deux domaines qui me paraissaient mériter un engagement plein : le ministère de l'Éducation, qui connaît aujourd'hui une crise de confiance qui vient de loin et que je croyais que l'on pouvait corriger. Mais de nombreuses discussions m'ont fait conclure à une différence d'approche sur la méthode à suivre qui me parait rédhibitoire", a déclaré François Bayrou.
"Le deuxième sujet, c'est le gouffre qui s'est creusé entre la province et Paris, toutes les crises de l'aménagement du territoire et la distance désormais de plus en plus grande entre les citoyens et l'action publique. Nous n'avons pas pu trouver un accord sur ces deux points", a poursuivi le président du MoDem, qui dit avoir par ailleurs décliné le ministère des Armées.
Fracture ouverte ?
Sollicité par l'AFP, Matignon n'a pas souhaité faire de commentaire. L'annonce de Bayrou a en tout cas alimenté l'idée d'une fracture ouverte au sein de la majorité, à l'image du patron des députés LR Olivier Marleix qui a ironisé : "après 7 ans de soutien inconditionnel à Emmanuel Macron, François Bayrou découvre soudainement qu’il est en désaccord avec la politique hors sol du gouvernement".
L'avenir ministériel du patron du MoDem occupait la chronique depuis lundi, ce qui pouvait laisser supposer un remaniement plus large que le simple ajout de ministres délégués et de secrétaires d’État attendu depuis la formation du gouvernement de Gabriel Attal le 11 janvier.