Edouard Philippe a reçu mercredi à Matignon les partenaires sociaux pour un bilan intermédiaire du "grand débat", sans préciser davantage les solutions de sortie de l'exercice, auxquelles les organisations aimeraient être associées.
Alors que l'exécutif consulte à tout va cette semaine (groupes parlementaires, partis politiques, associations...), les organisations syndicales et patronales ont donc été reçues à Matignon, à l'exception notable de la CGT qui, comme Solidaires, a décidé de ne pas répondre favorablement à l'invitation au lendemain d'une journée de grève à son initiative.
La CFDT veut organiser des débats. Parmi la dizaine d'organisations présentes, la CFDT a souligné sa volonté d'organiser des débats, environ 150 à date, "ouverts aux salariés, aux citoyens", selon son secrétaire général Laurent Berger. "On valorise le fait d'être écouté. Mais il faut que dans la construction de solutions, ce ne soit pas des décisions unilatérales et qu'il y ait une possibilité de construire avec les organisations patronales, syndicales etc.", a-t-il souligné.
"On a décidé de se mettre en situation d'être légitime de parler à la fin parce qu'on organise des débats. J'espère que le gouvernement va entendre qu'à la fin il n'aura pas les solutions à lui tout seul", a insisté Laurent Berger.
Philippe reste flou sur la mise en oeuvre des solutions issues du débat. Concernant les instruments qui seront utilisés pour mettre en place les solutions issues du grand débat, Edouard Philippe est resté flou. "Le Premier ministre a dit qu'il y avait plusieurs portes de sortie possibles, soit législatives, soit référendaires, soit négociées entre les partenaires sociaux... Tout est ouvert", a indiqué Michel Beaugas, secrétaire confédéral à l'emploi et à la formation de Force ouvrière, une organisation qui "ne participe pas" au grand débat.
"On a rappelé que nous ne souhaitions pas que le grand débat puisse cautionner des projets de loi avec lesquels nous sommes en désaccord, comme les suppressions de postes dans la fonction publique", a mis en avant Michel Beaugas.
Le Premier ministre a indiqué qu'il recevrait de nouveau les partenaires sociaux, comme les associations, avant la fin du mois. D'ici là, "il faudra que l'on ait plus de vision sur l'atterrissage", a plaidé Laurent Berger.