Pour Sébastien Lecornu, le grand débat est "une réussite". Avec 16.000 cahiers de doléances déposés dans les mairies, 1,4 million de contributions sur la plateforme dédiée, l'initiative lancée le 15 janvier par le chef de l'État est "un pied de nez", selon le ministre des Collectivités territoriales, à ceux qui "avaient parlé trop vite". Mais alors que le grand débat doit se terminer le 15 mars prochain, Sébastien Lecornu fait le point sur les grands thèmes qui ont émergé et détaille au Journal du dimanche la seconde phase qui doit se prolonger jusqu'en avril.
"Il y aura des surprises". La fiscalité, la démocratie, la transition écologique, l'organisation des services publics : Sébastien Lecornu liste les principaux thèmes abordés lors des débats organisés un peu partout en France ces derniers mois. "Mais il y aura des surprises pour ceux qui pensaient que le débat allait être corseté. D'autres thèmes ont émergé", prévient le ministre. "Je pense à la lutte contre la spéculation, contre les inégalités salariales, la revalorisation du métier d'enseignant ou encore l'accès aux soins", complète-t-il.
Clarifier le mille-feuille administratif. Sujet plusieurs fois abordé : la décentralisation. "Un fort désir s'exprime pour remettre de l'ordre dans le mille-feuille administratif autour de deux principes forts : la proximité et la clarification du rôle de chacun", explique Sébastien Lecornu. "Il faut réhabiliter l'échelon départemental et la commune, c'est notre histoire collective", poursuit le ministre, qui évoque aussi la nécessité d'une clarification du fonctionnement des collectivités territoriales.
"Rester dans l'épure de ce qui fait l'ADN du macronisme". Si Emmanuel Macron doit officiellement clôturer le grand débat national le 15 mars, il compte poursuivre ses débats avec les maires jusqu'en avril. "Cette fin de débat ne signifie pas 'circulez, il n'y a plus rien à voir, vous pouvez rentrez chez vous'", prévient Sébastien Lecornu. Le gouvernement pourrait-il reprendre des idées qui vont à l'encontre de sa politique ? "Il faut rester dans l'épure de ce qui fait l'ADN du macronisme", répond le ministre. "L'idée qu'il faudra faire les choses différemment est une évidence".
Quid d'un référendum ?
Un référendum sera-t-il organisé pour clore le grand débat national, le 26 mai prochain, jour des élections européennes ? "Le président se laisse le choix", répond Sébastien Lecornu. Une réponse semblable à celle qu'avait faite vendredi Emmanuelle Wargon, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique, au micro d'Europe 1. "Le président veut se donner du temps avant de décider et tous ces débats organisés localement sont aussi un moment où il affine ses convictions", estimait la secrétaire d'État. "Rien n'est exclut".