La première grande interview télévisée d'Emmanuel Macron dimanche soir comme président répond à "un moment de pédagogie nécessaire", dans "une étape charnière" notamment sur la réforme du travail, a déclaré samedi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.
Une "présidence d'action" plutôt qu'une "présidence bavarde". Comme on lui demandait pourquoi Emmanuel Macron, qui avait jusqu'alors évité les entretiens télévisés, faisait cette interview d'une heure sur TF1 et LCI, Christophe Castaner a parlé sur RTL d'"un moment de pédagogie nécessaire". "Nous sommes, notamment sur la réforme en profondeur du travail, sur une étape charnière : il y a eu les ordonnances qui sont aujourd'hui derrière nous, il y a l'ouverture de grand chantier de la formation, de l'apprentissage, de l'universalité des allocations chômage", a ajouté le porte-parole.
Et, a-t-il souligné, "en même temps, Emmanuel Macron ne s'est jamais rien interdit dans sa communication. Il a juste évité une présidence bavarde, il a voulu une présidence d'action". "Il y a des moments où il doit aussi échanger avec les Français dans des formes plus traditionnelles, et celle d'un 20 Heures lui a paru la bonne", a argumenté Christophe Castaner.
"Jugeons-le sur les actes". Cette interview lui permettra-t-elle aussi de contester l'image de "président des riches" ? "Cette image n'existe pas. Elle est, à la limite, comme celle de la culpabilité" de Richard Ferrand, "ce n'est pas parce qu'on la répète sans cesse qu'elle devient vérité", a-t-il rétorqué. Alors qu'Emmanuel Macron a assuré à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel qu'il n'était "pas arrogant" mais "déterminé" à réformer, critiquant les envieux qui paralysent le pays selon lui, Christophe Castaner a évoqué un président "volontaire" et "assumant de nommer les maux de notre société par les justes mots". "Jugeons-le sur les actes", a-t-il invité.
Qui sont les envieux ? "La société française est un peu repliée sur elle-même. Quand vous interrogez les Français sur leur sentiment que les choses vont aller mieux dans les années qui viennent, 7% ont de l'espoir, derrière la Corée du Sud, la Serbie ou des pays qui ont pourtant une situation un peu plus difficile que la nôtre. On est dans un pays qui, au fond, n'aime pas forcément la réussite, celles et ceux qui créent", selon le porte-parole.