La grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite "à une très large majorité" jeudi matin, concernant au total cinq sites impliqués dans le mouvement, a indiqué à l'AFP le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini, au lendemain de l'échec de discussions avec la direction.
"La grève est reconduite à la raffinerie de Normandie, à la raffinerie de Donges, à la raffinerie de Feyzin, sur le dépôt de Flandres et à la raffinerie de la Mède", a détaillé M. Sellini.
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Le coordinateur CGT pour le mouvement a précisé que la base de chargement de Grandpuits est elle en revanche "ouverte", car elle n'était plus "bloquée par des militants sur place". Sans savoir cependant "si la logistique va suivre" pour que le site fonctionne de nouveau.
La CGT, qui a lancé la grève le 27 septembre chez TotalEnergies, revendique 10% d'augmentation pour 2022, contre les 3,5% obtenus en début d'année, afin de compenser l'inflation et de profiter des bénéfices exceptionnels du groupe.
"Ils ont la capacité donc le devoir d'augmenter les salaires"
Après l'échec de discussions mercredi soir, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé jeudi matin TotalEnergies à "augmenter ses salaires" et la CGT à "se saisir de la main qui a été tendue" pour négocier. "Ils ont la capacité donc le devoir d'augmenter les salaires de tous leurs salariés dans des proportions qu'ils négocieront avec les organisations syndicales", a précisé le ministre sur RTL.
Tard mercredi soir, les grévistes de TotalEnergies avaient décliné fermement une proposition de la direction de débloquer les livraisons à l'aube comme un préalable à l'ouverture dans la foulée de négociations salariales.
Pour l'heure, les pénuries se prolongent
Le dialogue semblait pourtant avoir été renoué plus tôt dans la journée quand la direction avait accepté pour la première fois de recevoir la CGT. Jusqu'alors, elle exigeait comme préalable la levée des blocages pour voir le deuxième syndicat du groupe.
Pour l'heure, les pénuries se prolongent, mettant les nerfs des automobilistes à vif. "Nous avons 30% des stations qui aujourd'hui sont bloquées au niveau national", a indiqué jeudi sur RMC la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, précisant que cette proportion montait à "plus de 40% dans les Hauts-de-France".