Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé samedi les Ukrainiens à ne pas déposer les armes et à défendre Kiev, la capitale, où l'armée ukrainienne affronte les forces de Moscou, deux jours après le lancement de l'invasion russe. Invité de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe Matin Week-End samedi, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a assuré qu'il faut "faire bloc" derrière l'Ukraine, et que Vladimir Poutine "se trompe de siècle".
Une "pression maximale" sur la Russie
"Je pense que l'Histoire n'est pas écrite. La Russie n'est pas un bloc, il n'y a pas Vladimir Poutine et toute la Russie derrière lui. Les choses sont infiniment plus compliquées que ça. Je pense que Vladimir Poutine se trompe de siècle. Nous ne sommes plus au 20e siècle. Le peuple russe n'a pas envie de mourir pour récupérer l'Ukraine et beaucoup d'intérêts financiers, économiques et d'oligarques, n'ont pas envie d'être mis au ban des Nations et totalement coupés des circuits économiques et financiers mondiaux", a-t-il poursuivi.
"Nous sommes à un siècle où le poids de l'opinion publique compte. Où les intérêts financiers comptent", a-t-il encore pointé. Et selon lui, l'attitude d'Emmanuel Macron dans cette crise est une façon à terme "de faire plier" Vladimir Poutine en "divisant les intérêts russes". "La pression maximale que nous mettons sur la Russie peut et doit porter ses fruits", a poursuivi le ministre de l'Economie.
"Résistance héroïque" de Zelensky
Quant au président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s'est adressé à son peuple samedi matin dans une vidéo avec ses mots : "Je suis là. On ne va pas déposer les armes et on va défendre notre pays", Bruno Le Maire lui a reconnu "une résistance héroïque". Il a enfin soulevé la rapidité avec laquelle les Occidentaux ont décidé de sanctions envers la Russie. "Contrairement à ce qu'escomptait sans doute Vladimir Poutine, les Occidentaux sont capables en un temps très rapide de décider de sanctions contre les intérêts russes".
"Nous avons adopté en quelques jours une batterie de sanctions maximales sur les intérêts technologiques, stratégiques et financiers russes", a détaillé le ministre de l'Economie. "Les listes d'oligarques sont arrivées dans les banques françaises et j'ai demandé à deux services qui sont sous mon autorité de regarder l'ensemble des avoirs dont ils disposent en France, que ce soit des bateaux ou des voitures de luxe... Pour pouvoir les saisir."