Benoît Hamon a répondu sans ménagement lundi aux propos du président du Medef Pierre Gattaz à son encontre la veille. "M'associer au projet de Marine Le Pen, c'est bien la preuve qu'il y a quelque chose de pourri à la tête du Medef", a fustigé le candidat PS à l'élection présidentielle, revenant à l'occasion d'une conférence de presse sur "l'insulte" que constitue à ses yeux l'interview donnée dimanche par Pierre Gattaz au Parisien.
Le président du Medef (Mouvement des entreprises de France) a estimé que Benoît Hamon était "dans un scénario destructeur pour l'économie française". "Voter Mélenchon, Le Pen, Hamon, c'est ruine, désespoir et désolation, pauvreté généralisée", a-t-il affirmé.
"Durablement disqualifié". "Si on en est arrivé à faire un signe 'égal' entre le projet de Mme Le Pen et le projet de Benoît Hamon c'est franchement qu'il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans la tête d'un certain nombre de dirigeants de ce pays", a insisté le socialiste. Il réclame des "excuses" de Pierre Gattaz.
"Qui ne voit que toutes les politiques encouragées par le Medef, de recul des services publics, de suppression des postes de fonctionnaires, de démantèlement du modèle social français, ont conduit à la prospérité du Front national ? Qu'il s'interroge sur sa propre responsabilité", a encore attaqué Benoît Hamon, affirmant une nette rupture avec le patron des patrons. Pour lui, Pierre Gattaz est "durablement disqualifié" pour être un partenaire de la négociation sociale.