«Honorés» ou «inquiets», les députés réagissent au discours de Volodymyr Zelensky

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Après l'allocution de Volodymyr Zelensky à l'Assemblée nationale, les députés sont divisés. Alors que certains soulignent un "honneur" et un "discours extrêmement fort", d'autres dénoncent une "instrumentalisation" à l'approche des élections européennes.

Les députés se sont divisés après l'allocution du président ukrainien Volodymyr Zelensky à l'Assemblée nationale vendredi, certains soulignant un "honneur" et "un discours extrêmement fort", quand d'autres ont dénoncé une "instrumentalisation" à l'approche des européennes ou critiqué le ton du discours. "L'Europe n'est plus un continent de paix", a déclaré le président ukrainien à la tribune, arguant que la guerre menée par la Russie aurait fait revenir "le nazisme" en Europe.

 

Le président ukrainien, qui a remercié la France pour son soutien militaire et diplomatique, a été applaudi à plusieurs reprises par l'hémicycle qui n'avait pas fait le plein. "C'est un honneur fort qui est fait aux députés de la République de pouvoir accueillir le président Zelensky. Il a pu faire un discours extrêmement fort d'amitié envers la France et du soutien dont il a besoin", a déclaré à l'AFP Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance. 

"C'était un discours grave, extrêmement fort qui nous rappelle à nos responsabilités", a également jugé la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain.

"Un magnifique moment parlementaire", pour Yaël Braun-Pivet

Côté LFI, Arnaud Le Gall a regretté un discours "qui n'est pas le bienvenu deux jours avant les élections" européennes dimanche "sans débat" à l'Assemblée. "Ce n'est pas le bon jour, il y a une instrumentalisation du conflit", a abondé Bastien Lachaud (LFI).

"C'est vraiment pinailler et faire des polémiques à deux balles si vous me pardonnez cette expression", a rétorqué la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) face à la presse. "Je trouve que c'est un magnifique moment parlementaire", a déclaré la titulaire du perchoir, se disant "fière" de recevoir le président ukrainien.

 

"Écouter le président d'un pays que nous soutenons dans sa résistance à Poutine est important", a estimé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Mais ce dernier s'est dit "extrêmement inquiet des propos tenus par le président Zelensky" et de parallèles faits avec la Seconde guerre mondiale. "Il appelle à ce que l'Europe entre dans une troisième guerre mondiale, nous avons tous dit 'plus jamais ça'".

Il a également critiqué les annonces faites jeudi par Emmanuel Macron, notamment sur la cession de Mirage 2000-5 à l'Ukraine. "Nous demandons a minima un débat au Parlement avec un vote", a-t-il insisté. "Je suis très à l'aise avec ça, il faut leur donner les capacités de se défendre et de pouvoir attaquer des cibles", a estimé au contraire Sylvain Maillard.