Bruno Le Maire Premier ministre, Manuel Valls aux Affaires étrangères... Voici une partie du gouvernement imaginé Gilles Le Gendre en vue d'un remaniement dans une note secrète envoyée à Emmanuel Macron fin mai. Révélé par l'hebdomadaire Marianne ce vendredi, le document suscite de nombreuses réactions et fragilise le chef de file des députés LREM.
Bruno Le Maire a la place d'Édouard Philippe
Car depuis quelques heures, c'est un orage de flèches acérées qui s'abat sur l'élu à cause de cette note. Il faut dire que le patron des députés de la majorité égratigne de nombreuses personnalités. À commencer par le Premier ministre Édouard Philippe qui, et c’est un reproche, "se garde bien d’intervenir dans les affaires de la majorité !" Alors pour le remplacer, le député de Paris imagine Bruno Le Maire, malgré "son faible charisme".
Si l'actuel ministre des Finances décline l'offre, Gilles Le Gendre a même prévu un autre candidat pour endosser le costume : Jean-Yves Le Drian. Il délaisserait alors les Affaires étrangères au profit de... Manuel Valls, candidat malheureux aux élections municipales de Barcelone en 2019.
De vives réactions au sein de la majorité...
Des propositions qui ont rapidement fait le tour des messageries cryptées de députés marcheurs furieux. "Ce n'est plus de la politique, c'est un bottin mondain", tacle par exemple l'un d'entre eux. "Quelle naïveté sans nom d’envoyer une telle note au Président", s’esclaffe un député marcheur, "c’est le syndrome du mec qui a les vapeurs du pouvoir", juge encore un autre. "Nous découvrons que Gilles Le Gendre veut donc remplacer tout le gouvernement (....). Je ne doute pas qu'il s'en expliquera devant les députés", complète Aurore Bergé, réputée proche du Premier ministre.
... jusqu'aux appels à la démission
"J’en arrive à me dire que l’ancien monde n’avait pas que des défauts", commente de son côté le député marcheur de l'Eure Bruno Questel, au micro d'Europe 1. L'élu invite même son chef de file à "réfléchir sur ce qu'il a produit comme note, sur les conséquences de celle-ci". "C'est maintenant très compliqué pour lui de rester en fonction." Un appel clair à la démission qu'il est loin de porter seul : "Il est mort" résume même un poids lourd de la majorité. "Il a signé son arrêt de mort", juge sur le même ton un ministre.
Et les pronostics sur une démission sont même lancés pour certains, à l'instar d'un conseiller qui anticipe : "Si ça ne bouge pas dans les 48 heures, il restera au moins jusqu'au remaniement."
Un contexte déjà compliqué pour LREM
La publication de cet article intervient dans un contexte difficile pour le groupe des marcheurs, qui a perdu quatorze députés en mai, et la majorité absolue, avec la constitution d'un 9e groupe à l'aile gauche, Ecologie Démocratie Solidarité. De son côté, Gilles Le Gendre dénonce "de nombreuses contre-vérités et interprétations tendancieuses", sans toutefois renier ses propos.