Y aura-t-il un référendum sur l'immigration ? Tout en prônant un "devoir de solidarité européenne" avec l'Italie face à l'afflux de migrants sur l'île de Lampedusa, Emmanuel Macron a aussi promis de "réduire significativement l'immigration". Quelques semaines plus tôt, le chef de l'État avait indiqué par courrier aux responsables de partis qu'il ferait une proposition sur une modification du recours au référendum, qui pourrait alors être utilisé sur l'immigration. 

70% des Français pour un référendum sur l'immigration

Une procédure souhaitée par la droite. "Pour que les Français puissent enfin décider qui peut entrer ou non en France, sans que des juridictions nous condamnent à l'impuissance", a par exemple justifié sur X (ex-Twitter) le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau. Et par 70% des Français selon un sondage CSA révélé par CNews.

D'après Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, invité de la Grande interview d'Europe 1-CNews vendredi, une inquiétude des Français s'exprime à travers ce sondage. "Beaucoup de Français vivent déjà des difficultés sociales, l'accès au logement, et la question angoissante dans l'ensemble des pays européens est : quel est l'espace de la solidarité ? Jusqu'où peut-il s'étendre ? Il n'y a jamais eu autant d'immigrés en France qu'aujourd'hui", a-t-il affirmé au micro de Romain Desarbres vendredi.

Le nombre d'immigrés en France multiplié par 2,2 en 50 ans

Entre 1968 et 2021, le nombre d'immigrés en France a été multiplié par 2,2 tandis que le nombre de Français a été multiplié par 1,4, indique Didier Leschi dans son livre Ce grand dérangement : L’immigration en face, publié chez Gallimard. "Le problème n'est pas le nombre. Le problème est le croisement entre le nombre d'immigrés qui arrivent et les questions sociales. C'est par exemple le problème de l'accès au logement. On a beaucoup de personnes qui arrivent et qui ont du mal à trouver un logement, comme une partie de la population ici déjà résidente qui a du mal à accéder au logement", a-t-il soutenu.

"La particularité de la France et c'est peut-être aussi pour cela que l'on a des débats qui peuvent déranger l'esprit, sur la longue durée, on a une infusion de l'immigration avec un quart, un tiers de la population qui a un ascendant immigré. La difficulté est la conjonction entre les difficultés économiques et le nombre, et c'est ça qui inquiète une partie de la population", a-t-il conclu.