La présidente (LR) de la région Île-de-France Valérie Pécresse a fait voter mardi un "pacte pour les quartiers populaires", loin de faire l'unanimité, les groupes d'opposition y voyant un plan "fourre-tout", "décousu" et du "saupoudrage de mesures sans queue ni tête". Ce pacte, qu'elle a présenté à la presse en juin, propose tout une série de mesures variées, allant d'un plafond de 30% de logement sociaux, à l'ouverture des lycées le soir et les week-ends, en passant par le triplement des micro-crédits pour les entrepreneurs ou un "passeport numérique".
3,2 milliards d'euros sur 5 ans. Valérie Pécresse avait alors expliqué que ce pacte, d'un montant de "3,2 milliards sur 5 ans", était "issu de la frustration à la suite du rapport Borloo de voir que l'Etat ne saisit pas la balle au bond". Il reprend notamment des mesures déjà votées : "le dispositif anti-ghetto", c'est-à-dire l'arrêt du financement du logement très social dans les communes qui ont déjà 30% de logements sociaux, la création de 100 quartiers écologiques et innovants sur 10 ans et de 32 internats, un "bouclier de protection" de vidéo-sécurité, 20.000 stages aux étudiants et 100 maisons de santé pour lutter contre les déserts médicaux.
Aussi un "pacte rural". Ce pacte s'inscrit dans un plan plus large, baptisé "Région solidaire" d'un montant total de 12 milliards, comprenant également un "pacte rural", adopté en 2016 pour un montant de 1,1 milliard d'euros, et un plan "Île-de-France terre d'engagements et d'innovations sociales" de 8 milliards d'euros, qui prévoit par exemple la création de 10.000 logements pour les infirmiers et aides-soignants de la région d'ici 5 ans, et un fonds pour l'innovation sociale pour des projets associatifs et le financement de "modes de garde innovants".
Un plan diversement accueilli. "Des articles fourre-tout, des annonces diverses sans financement", "une mosaïque d'actions dans une logique libérale de désengagement", a dénoncé le Front de gauche, tandis que le groupe Alternative écologiste et sociale y a vu "un saupoudrage de mesures sans queue ni tête", de la part d'une présidente de région qui "a cassé toutes les politiques de solidarité". "On a affaire au pompier pyromane", a déploré Ensemble (Ex-PS), qui a dénoncé "beaucoup de copier-coller de dispositifs existants", et "une politique du logement complètement déséquilibrée". Le RN (ex-FN) s'est abstenu, refusant "que la région continue de subventionner SOS racisme". L'UDI a salué pour sa part la création "d'assises franciliennes des quartiers populaires", et le MoDem a salué le vote de son amendement pour l'élaboration d'un plan de lutte global contre la prostitution des mineurs.