Valérie Pécresse a présenté jeudi un "plan banlieue" pour "que les quartiers populaires ne deviennent plus des quartiers ghettos", proposant un plafond de 30% de logement sociaux, l'ouverture des lycées le soir et les week-ends, le triplement des micro-crédits pour les entrepreneurs ou un "passeport numérique".
Ce "pacte pour les quartiers populaires", d'un montant de "3,2 milliards sur cinq ans" est "issu de la frustration à la suite du rapport Borloo de voir que l'État ne saisit pas la balle au bond", a expliqué la présidente (LR) de la région Île-de-France lors d'une conférence de presse au conseil régional à Saint-Ouen. "C'est une réponse au cri d'alarme des élus et des habitants des quartiers populaires."
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Une série de mesures déjà votées. Ce plan reprend une série de mesures déjà votées : "le dispositif anti-ghetto", c'est-à-dire l'arrêt du financement du logement très social dans les communes qui ont déjà 30% de logements sociaux, la création de 100 quartiers écologiques et innovants sur dix ans, la création de 32 internats, un "bouclier de protection" avec le déploiement de la vidéo-sécurité, l'offre de 20.000 stages aux étudiants, la création de 100 maisons de santé pour lutter contre les déserts médicaux.
Je veux ramener de l'autorité et de la mixité dans les quartiers populaires. Il faut en finir avec les politiques de saupoudrage à coups de milliards d'euros et enfin avoir le courage de casser les ghettos qui nourrissent la délinquance, le communautarisme et la radicalisation. pic.twitter.com/s8etEHjMx9
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 21 juin 2018
De nouvelles mesures qui seront débattues en juillet. Parmi les nouvelles mesures qui seront débattues en séance du conseil régional début juillet, une vingtaine de lycées vont expérimenter l'ouverture le soir, le week-end et pendant les vacances, pour du soutien scolaire, des activités culturelles et sportives, de l'aide aux parents. Le plan comprend aussi une aide majorée de 50% pour les maires des quartiers populaires pour construire ou rénover des postes de police municipale, un passeport numérique pour les personnes qui ne sont pas capables d'utiliser Internet, la création de 1.000 stages "Jeux olympiques" pour les jeunes Franciliens, la gratuité du pass Navigo pendant une semaine pour les stages de 3ème des élèves de quartiers populaires.
Tripler le nombre d'entrepreneurs accompagnés par le microcrédit. La région veut aussi investir 10% des crédits régionaux dédiés aux projets de renouvellement urbain pour la construction d'"équipements interquartiers", et parvenir d'ici 2022 à ce que 100% des 30.000 décrocheurs scolaires d'Île-de-France soient recontactés et que 50% d'entre eux soient inscrits dans une structure de réinsertion. Elle prévoit aussi de tripler le nombre d'entrepreneurs accompagnés par le microcrédit (soit 6.000 d'ici 2022), dont 50% issus des quartiers populaires.
L'opposition dénonce un "plan improvisé pour les médias". Le groupe Ensemble Île-de-France (ex-groupe PS) a dénoncé dans un communiqué un "plan improvisé pour les médias" dans lequel il est difficile de "trouver des mesures concrètes et nouvelles", rappelant notamment que "depuis 2015, aucune mesure coercitive n'a été prise contre les communes présentant un déficit de logements sociaux".
@vpecresse ou l’art de la mystification : son « plan banlieue » est une vaste duperie qui ne trompe personne @EnsembleIDF @fedeps93 @AzzazNadege @partisocialiste https://t.co/QBYLK6AqAZ
— yannick Trigance (@yannicktrigance) 21 juin 2018
Le groupe Alternative écologiste et sociale a critiqué "les grosses ficelles de Valérie Pécresse sur les quartiers populaires", "après avoir cassé toutes les politiques de solidarité, supprimé les emplois aidés dans les quartiers populaires, coupé les financements aux missions locales, aux centres sociaux, et aux associations". Pour le Front de Gauche, ces annonces "ne font que confirmer la poursuite de la politique inégalitaire qu'elle mène", en baissant "de 50 millions d'euros le budget régional du logement social" et "de près de 25% l'aide régionale aux associations".
Une annonce qui s'inscrit dans le plan "Région solidaire"
Le "pacte pour les quartiers populaires" s'inscrit dans un plan plus large baptisé "Région solidaire", comprenant également un "pacte rural", adopté en 2016 pour un montant de 1,1 milliard d'euros, et un plan "Ile-de-France terre d'engagements et d'innovations sociales" de 8 milliards d'euros. "Ces dépenses sont financées sans hausse d'impôt, mais grâce à des économies et des redéploiements de dépenses peu efficaces", et la vente du siège parisien de la Région qui rapportera 150 millions, a indiqué Valérie Pécresse. Le volet "Terre d'engagements" prévoit notamment la création de 10.000 logements supplémentaires pour les infirmiers et aides-soignants d'IDF d'ici 5 ans, un fonds pour l'innovation sociale pour des projets associatifs et le financement de "modes de garde innovants" (crèche en horaires décalés, etc).