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Charles Luylier (à Canet-en-Roussillon) // Crédits photo : Frederic Petry / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Plusieurs jours après le premier tour des élections législatives, le barrage anti Rassemblement national se met en place. A gauche comme au centre, les désistements se multiplient pour éviter une trop grande victoire du RN. Une stratégie qui agace les électeurs du parti à la flamme. 

Plus que deux jours pour convaincre. Vendredi soir, la campagne qui a débuté cette nuit sera terminée. Des quelques 300 triangulaires enregistrées au soir du premier tour, il ne reste qu'une centaine. Plus de 200 candidats du centre et de la gauche se sont désistés au profit d'adversaires mieux à même de battre le Rassemblement national.

Et alors que Gabriel Attal veut même aller plus loin et appelle à une majorité plurielle qui irait des communistes aux républicains historiques, cette manœuvre renforce la colère des électeurs du Rassemblement national. 

"Une magouille"

Dans la commune de Canet-en-Roussillon, dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Orientales, la députée sortante RN a été réélue dès le premier tour. Alors cette idée d'assemblée plurielle, ça ne passe pas. Pour Thierry, c'est même un coup d'État. "Comment voulez-vous appeler ça autrement ?", s'interroge-t-il au micro d'Europe 1. "Faudra pas s'étonner si on arrive un jour à 70 % d'abstention à des élections", poursuit-il. 

Un sentiment d'autant plus fort chez Olivier et Laura, longtemps abstentionnistes justement, mais qui exceptionnellement ont voté cette fois ci, pour rien selon eux, si le RN n'a pas de majorité.  "On se fait voler par ces arrangements, c'est une magouille", s'agace Olivier. 

Agacement général

"Les gens ici, ont voté pour être écoutés. Mais ils nous prennent pour des cons. C'est du foutage de gueule", ajoute Laura au micro d'Europe 1. Une colère qui pourrait même pousser Jean-Claude à se mobiliser. On n'est pas écoutés, donc ça peut péter. S'il y a des manifestations, je pense que j'irai alors que je ne l'ai jamais fait. Nous ne sommes pas LFI, merci bon Dieu, mais on ira dans la rue", prévient-il. 

Ce plan anti-RN agace donc ici tout comme le grand ménage préparé par Emmanuel Macron dans les administrations afin de paralyser un éventuel gouvernement Bardella.