Face aux critiques, Gérard Collomb défend sa "politique de raison". Le ministre de l'Intérieur a justifié lundi la hausse des expulsions et des contrôles pour répondre à la situation migratoire en France. "La situation aujourd'hui, vous le voyez sur Paris, est totalement explosive, parce qu'on n'arrive plus à gérer un système qui a sa propre logique", a-t-il expliqué au micro de RTL, lundi, journée internationale des migrants.
Hausse des expulsions. Gérard Collomb a notamment défendu l'envoi d'"équipes mobiles" pour étudier la situation des migrants dans les centres d'hébergement d'urgence et le cas échéant, leur expulsion, décidé dans une récente circulaire. "Aujourd'hui c'est à peu près 103.000 personnes qui sont dans ces centres, dont, parce qu'on n'arrive plus à les loger, 50.000 à l'hôtel et quelquefois ils sont à l'hôtel depuis 15 ans, ce n'est pas normal évidemment", a-t-il déclaré.
Auteur de plusieurs circulaires invitant les préfectures à accélérer les expulsions des déboutés du droit d'asile, le ministre de l'Intérieur s'est félicité d'une hausse de 14% de ces expulsions sur les onze premiers mois de l'année. Il a défendu en outre un alignement du droit français sur celui d'autres pays européens dans le projet de loi immigration et asile en préparation, qui prévoit de doubler la durée de rétention maximale des migrants actuellement fixée à 45 jours.
"Atteinte aux droits fondamentaux". Un collectif d'associations comptant notamment la Cimade, Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre a saisi lundi le Défenseur des droits, Jacques Toubon, pour que les dernières directives du gouvernement "portant gravement atteinte aux droits fondamentaux" des étrangers soient suspendues, a annoncé une porte-parole de la fédération des acteurs de la solidarité.
Jacques Toubon a annoncé lundi sur France Inter avoir envoyé une "série d'observations" au ministre de l'Intérieur. "Ce que le gouvernement veut, c'est davantage d'expulsions : que les personnes qui n'ont pas de titre puissent être éloignés plus réellement et rapidement (...) La situation des personnes vulnérables n'est pas [prise en compte]", a-t-il déclaré.