"J'ai dit depuis le début que j'étais très ouvert sur la forme. Je pense que le titre de séjour avec l'article 3 est une bonne méthode, mais si une autre solution émerge du débat parlementaire, pourquoi être fermé ?", a-t-il expliqué sur France 3, à la veille du début de l'examen du texte au Sénat.
Les deux pans de la majorité sénatoriale (droite et centre) refusent de s'accorder sur cet article 3, qui prévoit un titre de séjour d'un an renouvelable pour les travailleurs en situation irrégulière employés dans des secteurs en pénurie de main d'œuvre.
"C'est un enjeu politique très important"
"Certains sénateurs disent : 'est-ce qu'on ne pourrait pas mettre dans la loi une disposition permettant au préfet de manière toujours exceptionnelle de régulariser ces personnes sans forcément créer un nouveau titre de séjour ?'", a rappelé Olivier Dussopt.
Le ministre espère "trouver des compromis au Sénat et à l'Assemblée pour une adoption par une voie classique", sans recours au 49.3, du projet de loi, décrié à droite comme à gauche. "C'est un enjeu politique très important, un objectif que nous assumons pleinement de dire que la meilleure façon de s'intégrer dans notre pays c'est le travail", a-t-il souligné.
"L'objectif que nous avons, c'est de permettre à des gens qui sont intégrés, parce qu'ils travaillent et dans des métiers difficiles où il est difficile de recruter" d'être "sécurisés", a-t-il insisté. "En les sécurisant eux, on sécurise aussi leurs employeurs".
Les étrangers non communautaires occupent 3,8% de l'emploi total
Une soixantaine de métiers sont considérés comme des métiers en tension, selon le ministre, qui a cité l'industrie, les services à la personne, mais aussi l'hôtellerie. En France, a-t-il rappelé, les étrangers non communautaires occupent 3,8% de l'emploi total.
"Quand on regarde certains métiers comme les commis de cuisine, on est au-dessus de 25%, c'est la démonstration que dans ces métiers-là, s'il n'y avait pas de travailleurs étrangers, ce serait évidemment très difficile", a-t-il relevé, précisant que l'attribution d'un titre de séjour via l'article 3 pourrait concerner "quelques milliers de personnes par an, 7 à 8.000 personnes par an".