Voter une motion de rejet sur le projet de loi immigration serait "refuser de débattre des sujets qui intéressent les Français", a lancé lundi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à l'Assemblée nationale en ouverture des débats. "Qui a peur du débat ? Ceux qui vont, dans une alliance contre nature, se mettre d'accord pour que les Français ne voient pas les choses avancer", a encore lancé le ministre alors qu'une motion des écologistes pourrait entraîner le rejet du texte avant même son examen au fond, si suffisamment de députés de gauche, des LR et du RN la votaient.
"Bien sûr ce texte mérite d'être amélioré et la main du gouvernement est tendue dans l'intérêt général", a également insisté le ministre de l'Intérieur, qui tente de trouver une difficile voie de passage entre les exigences de sévérité de la droite et le besoin de conserver le camp présidentiel uni derrière le texte.
Une "réforme" de l'Aide médicale d'Etat
"Bien sûr ce texte mérite d'être amélioré et la main du gouvernement est tendue dans l'intérêt général", a également insisté le ministre de l'Intérieur, qui tente de trouver une difficile voie de passage entre les exigences de sévérité de la droite et le besoin de conserver le camp présidentiel uni derrière le texte. Preuve de cette "main tendue", le ministre a annoncé depuis la tribune de l'hémicycle que le gouvernement allait engager "dès le début de l'année 2024" une réforme de l'Aide médicale d'Etat (AME).
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"Le gouvernement s'engage dans les tout prochains temps, dès le début de l'année 2024, à répondre aux exigences et aux questions posées par les sénateurs", a lancé Gérald Darmanin, expliquant avoir écrit aux "présidents de groupes" au Parlement pour "annoncer le dépôt de textes qui permettent la réforme de cette AME", un dispositif qui permet de couvrir les frais de santé des étrangers sans papiers. "La France ne peut pas être le seul pays d'Europe à ne pas débattre d'un sujet de souveraineté, d'humanité et d'avenir", a encore lancé le ministre à l'adresse des députés.
"Les débats (...) ne doivent pas être dans les arrière-cours, dans les bureaux politiques, ni dans le clair obscur des réunions de cabinets ou de partis", a encore insisté Gérald Darmanin, alors que les groupes LR et RN poursuivaient leurs discussions internes pour savoir s'ils joignaient leurs voix à la gauche pour adopter la motion de rejet. "La majorité a montré qu'elle est prête à des compromis mais pour faire des compromis il faut au moins être deux ", a déclaré plus tard depuis la même tribune le président de la Commission des Lois Sacha Houlié (Renaissance). "Monsieur (Gérald) Darmanin n'a pas à donner de leçons de démocratie, de débat, de responsabilité aux députés, sachant que le gouvernement tord le bras de l'Assemblée nationale depuis qu'il est en poste", a rétorqué devant des journalistes le député RN Julien Odoul.