Depuis plusieurs mois, l'inflation a un lourd impact sur le porte-monnaie des Français. Entre la hausse du prix à la pompe, des produits alimentaires, du gaz et de l'électricité, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), estime sur Europe 1 que beaucoup vont devoir "choisir entre se nourrir ou se chauffer cet hiver".
"Ce que nous demande le gouvernement c'est de baisser le chauffage à 17 degrés, de mettre un pull mais on ne va rien demander à ceux que je pointe du doigt, ceux qui engendrent des superprofits, qui continuent d'avoir un train de vie phénoménal, qui ont passé leurs vacances sur des yachts, qui ont fait du jet ski", s'est-il exclamé mardi.
"On demande plus aux petits et peu aux gros"
"Chacun doit faire des efforts à son niveau. Tout le monde doit prendre sa part. Or, ce que je constate aujourd'hui, c'est qu'on demande plus aux petits et peu aux gros", a-t-il avancé.
"Les plus grands pollueurs, ceux qui sont responsables de 40% des émissions de gaz à effet de serre, sont les 10% les plus riches de la planète et c'est à nous, modestes citoyens, qu'on demande des efforts", a-t-il déploré sur Europe 1. Le secrétaire du PCF s'est aussi dit favorable à une taxe des superprofits. Cette mesure viserait les groupes qui ont réalisé, en 2021, 20% de bénéfices supplémentaires par rapport à la moyenne des trois années précédentes, si elle est adoptée.
La Première ministre a même affirmé samedi ne pas "fermer la porte" à la taxation des superprofits alors que le gouvernement s'était jusqu'alors montré réfractaire à cette proposition portée par les sénateurs centristes.
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"L'énergie est un bien commun"
"L'énergie est un bien commun", poursuit Fabien Roussel. "On en a besoin pour chauffer son foyer, pour apporter de la chaleur à son bébé qui vient de naître, pour les personnes âgées... Or, aujourd'hui, on spécule avec l'énergie, on joue en Bourse le prix de l'énergie et la réaction du gouvernement, c'est de dire 'baissez le chauffage, faites des efforts'", a-t-il tonné.
"Si on en est là aujourd'hui, c'est à cause d'une déréglementation totale du marché de l'énergie qui fait suite à la privatisation d'EDF-GDF, qui fait suite à la libéralisation des prix de l'énergie sur le marché européen et qui fait que le prix de l'énergie est fixé en fonction du prix du gaz et que les tradeurs se frottent les mains", a-t-il tranché.