Après la polémique, le constat. Le Premier ministre François Bayrou a employé ces derniers jours le terme de "submersion" migratoire, provoquant l'indignation de la gauche. Mais qu'en est-il réellement au niveau des chiffres ?

L'asile en hausse, l'immigration illégale en baisse

De janvier à novembre dernier, près de 130 000 demandes d’asile ont été reçues par l’OFPRA, l’office de protection qui examine les demandes d’asile. L'augmentation est de 9,8% par rapport à la même période précédente.

L’asile dope donc les chiffres de l’immigration et permet à une partie des clandestins de se maintenir sur le territoire. A l’inverse, le changement de ligne au ministère de l’Intérieur semble agir sur d’autres indicateurs. Par exemple, les interpellations de clandestins ont augmenté de 20 %.

Moins de visas long séjour délivrés

Autre mesure, elle aussi, entre les mains de la Place Beauvau : le nombre d’expulsions pour cause de troubles à l’ordre public ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Elles s'élèvent à 82 en novembre dernier, contre 29 en novembre 2023, une augmentation de 183 %.

Le discours de fermeté sur l’immigration légale semble, quant à lui, avoir été entendu. -2,5% de visas long séjour délivrés en près d’un an, avec une très nette accélération en fin d’année. Les naturalisations sont elles aussi en très nette diminution.

En novembre dernier, 1.905 étrangers sont devenus français, contre 5.412 à la même période en 2023. Soit une baisse de près de 65%.