Les injures antisémites proférées samedi à l'encontre du philosophe et académicien Alain Finkielkraut, en marge de la manifestation des "gilets jaunes" à Paris, "sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation", a condamné Emmanuel Macron sur Twitter.
"Fils d'émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n'est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun", a ajouté le président dans un autre tweet.
Fils d’émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n’est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 16 février 2019
Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolèrerons pas.https://t.co/WSUTuJmQWX
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 16 février 2019
"La France elle est à nous".Alain Finkielkraut a été injurié et sifflé samedi en marge de la manifestation des "gilets jaunes" dans le quartier de Montparnasse à Paris, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. "Barre toi, sale sioniste de merde", "grosse merde sioniste", "nous sommes le peuple", "la France elle est à nous", ont crié plusieurs manifestants qui défilaient boulevard du Montparnasse, et qui venaient d'apercevoir l'académicien, d'après une vidéo diffusée par Yahoo! Actualités. Sur une seconde vidéo tournée par un journaliste freelance, on peut voir les forces de l'ordre s'interposer pour protéger le philosophe.
Torrent de réactions parmi la classe politique. Plusieurs responsables politiques, dont des membres du gouvernement, ont aussitôt condamné fermement ces faits. "Un déferlement de haine à l'état pur que seule l'intervention de la police a interrompu. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE. Je viens de m'entretenir avec Alain Finkielkraut pour l'assurer de mon soutien absolu", a annoncé sur Twitter le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Le patron des Républicains Laurent Wauquiez a dénoncé de son côté "d'abjects crétins... Révoltante confirmation de ce qu'Alain Finkielkraut a pointé lui-même : l'antisémitisme se drape dans les habits de l'antiracisme et se nourrit de la chasse aux prétendus islamophobes". Sébastien Chenu, député RN, a lui condamné des "insultes haineuses et honteuses". Ian Brossat, tête de liste PCF aux européennes, a estimé qu'"on peut détester les idées de Finkielkraut", mais que "rien ne peut justifier qu'on s'attaque à lui en tant que juif". "'Gilets jaunes' je suis avec vous depuis le début. Là stop. Certains franchissent toutes les limites", a réagi Esther Benbassa, sénatrice EELV. La Licra a également affirmé son soutien à l'académicien, évoquant "une honte absolue" et "des méthodes fascistes d'intimidation".