C’est la vitrine française de la lutte contre le trafic de stupéfiants. L’OFAST, lancé en grande pompe en 2020 par Gérald Darmanin, à qui on doit la récente arrestation au Maroc de Felix Bingui, le chef d’un clan marseillais. Pourtant, derrière ce beau tableau, la peinture s’effrite. À Orly, ses agents travaillent dans des conditions insalubres, à tel point que des députés du Rassemblement national alertent sur le sujet.
Au pied des pistes de l’aéroport d’Orly, caché au milieu de la zone de fret, impossible d’imaginer que ce petit hangar insalubre, envahi de rats, et à l’odeur nauséabonde abrite les bureaux du prestigieux OFAST. Pour Freddy Brossard, syndicaliste policier au SNUIPN, ces conditions de travail nuisent aux enquêtes. "Comment voulez-vous auditionner quelqu’un en toute confidentialité, quand vous avez des cellules de garde à vue où tout le monde discute comme bon lui semble ?", fustige-t-il.
Crédits photo : Alexis Delafontaine/Europe 1
Un coffre de saisie des drogues "inadapté"
Dans ces cellules, 400 personnes sont gardées à vue chaque année, principalement des suspects transportant de la cocaïne. Mais l’OFAST doit faire face à un autre problème, celui de la sécurité. Ses bureaux sont une cible facile pour les narcotrafiquants, en particulier le coffre des saisies de drogues, "inadapté" selon Freddy Brossard. "Ce n’est pas quelque chose d’ultra-sécurisé, aux normes. On peut avoir une belle porte, mais si autour, c'est du papier, c’est compliqué", regrette le syndicaliste policier.
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La députée RN Edwige Diaz alerte sur cette situation qui dure depuis quatre ans et demi. "On ne met pas les moyens pour vraiment lutter contre les stups, et nous allons demander des comptes à Darmanin, qu’il fanfaronne un peu moins et agisse un peu plus", dénonce l'élue. Aucun déménagement n’est envisagé à court-terme par la place Beauvau.