Après le voile et la Kippa, c'est au tour de l'abaya d'être interdite à l'école. Dans une interview accordée au 20 heures de TF1, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a annoncé son intention d'interdire à la rentrée le port de l'abaya dans les écoles. Le qamis, son équivalent pour les hommes, est également visé par cette interdiction.
Ces longues robes traditionnelles qui couvrent l'ensemble du corps font l'objet de nombreuses polémiques ces derniers mois. Dans une circulaire de l'Éducation nationale publiée en novembre 2022, le port de ce vêtement pouvait déjà être interdit si "elle était portée de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse".
"Enfin, on a le droit à une parole claire"
Invité ce lundi de la Grande interview de Sonia Mabrouk, le député européen François-Xavier Bellamy ne cache pas sa satisfaction. "Enfin, il était temps que le ministre de l'Éducation nationale se saisisse du sujet, ne serait-ce que pour venir en aide à tous les chefs d'établissement, aux proviseurs et aux professeurs", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"Enfin, on a le droit à une parole claire de la part du ministre. J'en suis très heureux. Je regrette que cela ait pris tant de temps. Je regrette qu'il ait fallu que pendant des mois, son prédécesseur, Pap Ndiaye, tergiverse et même explique d'une certaine façon que ce n'était pas le rôle de l'État que de rentrer dans ces considérations-là. Au contraire, le combat aujourd'hui est urgent pour sortir l'école de la pression sous laquelle elle est aujourd'hui", poursuit-il.
Réapprendre à transmettre
"J'espère que le déni va enfin cesser", ajoute-t-il, restant néanmoins dans l'attente après les déclarations d'Emmanuel Macron dans l'hebdomadaire Le Point. "On a le sentiment qu'il explique qu'il n'y a pas en réalité de vraies menaces sur la laïcité dans l'école de la République aujourd'hui", analyse ainsi François-Xavier Bellamy. En tous les cas, il minimise cet enjeu", poursuite l'eurodéputé, appelant désormais à reconstruire l'école pour mieux transmettre aux enfants le savoir étudié en cours.
"On ne vaincra pas le combat contre l'islamisme (...) en interdisant seulement ce qui constitue des dérives. Bien sûr, c'est important, mais on vaincra d'abord en réapprenant à transmettre, à transmettre le cœur de ce qui fait la culture française à tous les enfants", conclut le vice-président des Républicains.