Le lundi 9 décembre, Brune Poirson tweetait fièrement l’adoption à l’Assemblée nationale d’un texte visant à interdire le plastique jetable d’ici à 2040. Une date jugée beaucoup trop lointaine pour beaucoup, dont le comédien Pierre Niney, qui avait interpellé la secrétaire d’Etat à la transition écologique sur Twitter. Isabelle Saporta, ancienne journaliste désormais candidate à la mairie de Paris sur la liste de Gaspard Gantzer, avait elle aussi taclé Brune Poirson, le dimanche suivant, sur France 5. La réponse de de l’intéressée, mardi dans Culture Médias, au micro de Philippe Vandel, a été cinglante.
"Ça s’appelle faire de la politique, on ne peut que le regretter"
"Je rêve de cette démagogie, de cette absence de sincérité et de cette volonté de faire la politique", a lâché la secrétaire d’Etat. "Après, on ne peut pas tellement lui en vouloir, en étant l’épouse (qui est en réalité la compagne, ndlr) de Yannick Jadot et elle-même en campagne, c’est dans l’ordre des choses. Ça s’appelle faire de la politique, on ne peut que le regretter."
Pour provoquer l’agacement de Brune Poirson, Isabelle Saporta avait elle-même été pour le moins virulente. "Bah la pauvre, elle rame quand même. Ça fait presque un peu pitié en fait", avait-elle d’abord semblé s’apitoyer face au bad buzz provoqué par Brune Poirson. "Non mais c’est vrai, qu’est-ce que vous voulez ? Elle est là en train de dire en 2040, promis juré, tout est terminé sur le plastique à utilisation unique. On rêve quoi ! Mais on rêve ! C’est-à-dire dans 20 ans ! Vous imaginez ? Il y a 250 kilos de plastique chaque seconde qui finissent dans l’océan ! Et là on est là en train de se poser des questions sur 20 ans."
"2040, c’est le point d’arrivée. On ne va pas se réveiller en 2038"
Brune Poirson a aussi tenu à répondre sur le fond. "En réalité, ce dont parle probablement Isabelle Saporta, c’est des plastiques superflus", a-t-elle expliqué. "Parfois, ça fait du mal à certains d’admettre que ce gouvernement avance. Mais tous les plastiques superflus, c’est-à-dire les touillettes, les gobelets, les pailles, les coton-tiges, les jouets en plastiques dans les fast-foods, les sachets de thé en plastique - la liste est très, très longue -, tout ça on l’élimine dans quelques semaines, en 2020, et en 2022."
"Et ensuite, derrière, on a une vraie méthode pour sortir du plastique", a poursuivi Brune Poirson. "Et 2040 c’est le point d’arrivée. C’est-à-dire qu’en 2040, l’objectif c’est qu’il n’y ait plus de plastique. On ne va pas se réveiller en 2038 et dire on arrête. On va fixer des objectifs de réduction de mise sur le marché de quantités de plastique. Et ça, à l’heure actuelle, dans le monde, il n’y a que la France qui le fait…"