«Je répondrai le moment venu» : Éric Dupond-Moretti refuse de réagir à l'annonce de son procès devant la Cour de justice
La Cour de cassation l'a confirmé vendredi, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, passera bien devant les juges pour des soupçons de prise illégale d'intérêt. Un événement peu commun, puisque le procès d'un ministre de la Justice en fonction, c'est une première dans l'histoire.
C'est en tout cas une première dans l’histoire de la Ve République, jamais une telle situation ne s'est produite. Un Garde des Sceaux devant la cour de justice de la République, ce qui promet une audience sera inédite. En déplacement dans le Vaucluse ce vendredi après-midi, Éric Dupont-Moretti a refusé de réagir. "Je répondrai le moment venu. Chaque chose en son temps", a-t-il soutenu.
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"Toute la confiance d'Elisabeth Borne"
Sur le fond, le ministre est soupçonné d'avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats auxquels il s'était opposé par le passé lorsqu'il était avocat. Mais malgré huit pourvois d'Éric Dupond-Moretti, la Cour de cassation a finalement suivi les réquisitions formées par l'avocat général. Une nouvelle qui tombe mal pour le camp présidentiel, une semaine après l'annonce du remaniement.
Mais le garde des Sceaux conserve tout de même "toute la confiance d'Élisabeth Borne", tandis que Matignon rappelle la présomption d'innocence à laquelle a droit le ministre, et assure que les procédures judiciaires se poursuivent en toute indépendance. Quant aux deux principaux syndicats de magistrats, ils estiment que cette situation affaiblit l'institution judiciaire tout entière.