Quelle que soit l’ampleur de la prochaine mobilisation contre la réforme des retraites et malgré les menaces de blocages, Bruno Le Maire l'a affirmé, "il est essentiel que la majorité fasse bloc parce qu'il en va de son identité politique". Aucune concession ne sera donc faite sur l'âge légal de départ à la retraite, repoussé de 62 à 64 ans mais des "ouvertures sont possibles" a précisé le ministre de l'Économie, invité d'Europe 1 mardi.
Une réforme "fondamentalement juste", pour Bruno Le Maire
Vendredi, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal donnait quelques gages sur les négociations envisageables sur la question des carrières hachées et l'emploi des seniors. Si le gouvernement se dit à l'écoute, il ne semble pas disposé à bouger l'âge de départ, fixé à 64 ans. "Un des éléments de l'identité politique de cette majorité, un des éléments fondamentaux, c'est le travail, la valorisation du travail, la juste rémunération du travail. Cette réforme des retraites est une garantie que le système de répartition sera préservé. C'est en ça, qu'à mes yeux, elle est fondamentalement juste, elle protège les plus modestes", a-t-il poursuivi au micro d'Europe 1.
Adoptée en conseil des ministres lundi matin, le ministre souhaite "qu'il y ait peu ou pas de voix dissonantes" derrière une réforme qui "préserve la solidarité entre les générations" et qui permet "d'améliorer les pensions des petits retraités". Le texte sera examiné en commission des affaires sociales à partir de lundi prochain avant d’être débattu en séance publique dans l’hémicycle à compter du 6 février.
"Le travail est au cœur de notre identité"
C'est au nom de "la valeur travail" que Bruno Le Maire souhaite "se battre pour cette réforme". "Le travail est au cœur de notre identité. Nous avons créé du travail, nous avons créé des emplois, nous avons créé plus d'1,2 million d'emplois au cours du quinquennat passé. Nous pouvons atteindre le plein emploi, nous nous sommes battus pour la revalorisation du travail, nous avons mis en place des dispositifs d'intéressement, de participation, de prime défiscalisée, d'actionnariat salarié", a-t-il énuméré.
La dernière réforme des retraites ?
Depuis 30 ans, le système des retraites n'a cessé d'être réformé. Cette réforme sera-t-elle la dernière ? "Ce sera au peuple français d'en juger", répond le ministre de l'Économie avant d'ajouter qu'aujourd'hui, "il y a une réforme à faire passer" et qu'il est "toujours difficile de dire aux gens qu'il faut travailler plus longtemps". "C'est plus simple de faire la politique de l'autruche, de mettre la tête dans le sable et de dire 'ne vous inquiétez pas, dormez bien, bonnes gens, tout ira bien' sauf qu'on se retrouvera avec des déficits qui seront insurmontables, un régime fragilisé et une répartition qui, du coup, ne sera plus garantie."
Bruno Le Maire, l'a assuré, "en 2030, le régime des retraites sera à l'équilibre alors que dès l'année prochaine, il ne le sera plus".