L'exclusion. Jean-Marie Le Pen a eu beau plaider son cas pendant trois heures jeudi, le bureau exécutif du Front national a décidé l'exclusion du co-fondateur du parti. "A l'issue de la réunion qui s'est tenue ce jour, le bureau exécutif du Front national, réuni en formation disciplinaire [...] a décidé, à la majorité requise, l'exclusion de M. Jean-Marie Le Pen comme membre du Front national", a indiqué le parti dans un communiqué. La décision complète et motivée sera notifiée prochainement à M. Le Pen", ajoute ce bref communiqué. Dans la foulée, Jean-Marie Le Pen a annoncé son intention de déposer un recours en justice.
"De l'indignation et de la tristesse". Jean-Marie Le Pen s'est dit, sur i-Télé, "indigné, "piégé" et "victime d'un guet-apens". "Il y a de l'indignation et de la tristesse", a confié celui qui est "parlementaire depuis 60 ans". "J'ai été piégé parce que les sbires (...) en face de moi attendaient l'ordre de Marine Le Pen qui était un ordre d'exclusion", a-t-il détaillé.
Convoqué au Carré, le surnom du siège du FN, le président d'honneur, 87 ans, devait répondre de quinze dérapages, dont ses propos réitérés sur les chambres à gaz. A l'issue de la réunion, il avait "exprimé le souhait que cet épisode un petit peu polémique soit une étape vers la réunification active du FN". "Je ne demande pas de l'indulgence, mais la justice", avait-il également lancé, qualifiant le différend avec sa fille de "problème politique".
"Issue" logique, selon Marine Le Pen. A l'issue de cette exclusion, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a déclaré jeudi soir à l'AFP qu'il s'agissait d'une "issue" logique, tant son père a "multiplié les fautes". "Jean-Marie Le Pen a enclenché un processus dont il connaissait l'issue en multipliant les fautes depuis de longues semaines, qui ne pouvaient qu'entraîner une décision de ce type". "Je pense que les membres du bureau exécutif ont souhaité défendre l'intérêt supérieur du mouvement face à un comportement de plus en plus hostile et nuisible" au FN du cofondateur du parti d'extrême droite, a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen et Florian Philippot avaient décidé de ne pas assister à cette réunion pour "ne pas être juge et partie". Marie-Christine Arnautu, seule proche de Jean-Marie Le Pen au sein du bureau exécutif, a quant à elle confié son "impression d'avoir été victime d'une mascarade", lors de la réunion de jeudi après-midi.
Jean-Marie Le Pen va contester. Sur i-Télé, Jean-Marie Le Pen a déclaré jeudi qu'il intenterait "bien évidemment" un recours "devant les autorités compétentes". "Marine Le Pen méprisera la justice comme elle l'a fait les trois fois précédentes", a-t-il aussi déclaré. Frédéric Joachim, son avocat, a indiqué qu'il demanderait "l'annulation de cette mesure devant les tribunaux, à travers une procédure d'urgence".