Au lendemain du débat décisif de la primaire, organisé par Europe 1, la presse salue la prestation de François Fillon, avec notamment deux sondages qui le désignent “vainqueur” de la soirée. Interrogé dans la Social Room d’Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach, qui a animé le débat pour Europe 1, note lui aussi la performance de l’ancien Premier ministre.
Mais Jean-Pierre Elkabbach tient surtout à adresser “une palme” à Nathalie Kosciusko-Morizet. “Elle innove, elle pétille, quelques fois elle dérive, elle provoque. Là, elle n’a pas trop attaqué Nicolas Sarkozy ou François Fillon mais, si Alain Juppé est élu, elle pourra réaliser son rêve de s’emparer de la Défense. Elle a montré qu’elle était compétente”, salue le journaliste.
Toujours au sujet de NKM, Jean-Pierre Elkabbach ne s’attarde pas sur sa critique au sujet du temps de parole, celui de la candidate étant à la fin de l’émission inférieur de 2 minutes à celui, par exemple, de Nicolas Sarkozy. “Je ne suis pas un épicier”, avance Jean-Pierre Elkabbach. “Elle a eu l’occasion de parler, nous n’avons pas joué les policiers en les empêchant de parler et nous avons essayé de respecter les temps. Je ne sais pas si elle aurait transformé la nature du débat et obtenu son avantage avec 1 minute 30 de plus. Ce sont des comptes d’apothicaire.”
À propos des autres candidats, Jean-Pierre Elkabbach retient de Jean-François Copé qu’il “ne parvient pas à oublier ou à cacher sa haine de Nicolas Sarkozy et sa rancune de François Fillon”. Sur Bruno Le Maire, le journaliste analyse qu’il “se bat, non pas comme un candidat à la Présidence, mais comme quelqu’un qui finira ministre”. “Bruno Le Maire pense que la Terre entière lui en veut. Il a énormément de talent mais il le gâche car il considère qu’il a raison et que tous les autres ont tort”, souligne Jean-Pierre Elkabbach.
Revenant sur les critiques de François Fillon sur les médias pendant le débat, Jean-Pierre Elkabbach voit ici une “astuce” : “Il a compris qu’il faut être calme, froid, distant, et au dernier moment nous faire le coup de la rupture. Il l’a déjà fait dans une autre émission, en critiquant Charline de France Inter. Il nous a refait le coup. Ce sont des astuces de débatteur, de vieux routier de débat.”