Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a affirmé jeudi ne pas être intervenu pour faciliter l'inscription de ses petits-enfants au Lycée français de Barcelone, démentant une information de Médiapart.
Une inscription hors délais. "Je ne suis pas intervenu pour l'entrée de mes petits-enfants au lycée", a assuré Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d'information CNews. Selon Médiapart, le chef de la diplomatie française est intervenu par l'intermédiaire de son cabinet pour faciliter l'inscription des deux élèves - ce sont les petits-enfants de sa seconde compagne - en juin 2017 après la date limite de dépôt des dossiers.
Le consul de France informé. "Mon beau-fils a eu une mutation professionnelle à Barcelone (...) et j'ai pensé qu'il était utile que mon cabinet prévienne le consul général de France à Barcelone et les autorités espagnoles, parce que je suis ministre des Affaires étrangères, qu'une partie de ma famille allait résider désormais à Barcelone", a dit le ministre.
Les enfants remplissaient les critères. "Il y a des règles vous savez pour rentrer dans un lycée français [à l'étranger] et il y a une commission d'agrément qui décide de la rentrée ou pas des candidats. Mes petits-enfants répondaient à tous ces critères, donc je ne vois pas le sujet, sauf à penser que précisément parce que ce sont mes petits-enfants et qu'ils sont les petits-enfants d'un ministre des Affaires étrangères ils n'ont pas le droit d'aller dans un lycée français [à l'étranger]", a poursuivi Jean-Yves Le Drian. Parmi ces règles, il a cité la nécessité d'être de nationalité française, de demander l'inscription suite à une mutation professionnelle et d'avoir déjà scolarisé les enfants en question dans un établissement français.
Une inscription concomitante avec une élection. Médiapart affirme de son côté que l'intervention du cabinet a débouché sur l'intégration des deux enfants hors délais, alors que des centaines d'autres enfants avaient vu leur demande rejetée. Interrogé sur la possibilité que ces accusations aient un lien avec l'élection en avril du député des Français de l'étranger pour l'Espagne et le Portugal, Jean-Yves Le Drian a répondu que c'était une "hypothèse".
Cette élection partielle fait suite à l'invalidation en février par le Conseil constitutionnel du résultat de l'élection législative de 2017, qui avait vu la victoire de la candidate de la majorité présidentielle (LREM), Samantha Cazebonne. Il "ne m'a pas échappé" que des candidats de l'opposition à la législative partielle travaillent dans des lycées français en Espagne, a relevé le ministre.